Publié le jeudi 5 avril 2007 | http://prison.rezo.net/11-allemagne,9211/ ALLEMAGNE Le code pénal pose le principe de l’irresponsabilité pénale absolue des enfants de moins de quatorze ans. La loi sur le tribunal des mineurs présume l’irresponsabilité des jeunes de plus de quatorze ans et de moins de dix-huit ans, mais elle prévoit aussi que leur responsabilité puisse être mise en jeu si leur maturité au moment des faits le justifie. Ces jeunes ne sont toutefois jamais soumis au droit pénal général, mais à un droit pénal spécifique, contenu dans la loi sur le tribunal des mineurs. 1) L’âge de la responsabilité pénale a) L’irresponsabilité absolue des mineurs de moins de quatorze ans Des voix s’élèvent actuellement pour plaider l’abaissement de cette limite à douze ans. b) L’irresponsabilité relative des mineurs à partir de quatorze ans La même loi indique à l’article 1 que sont considérés comme " jeunes " ceux qui ont au moins quatorze ans, mais moins de dix-huit ans au moment des faits. Lorsqu’ils sont pénalement responsables, ces jeunes ne sont pas soumis au code pénal mais au droit pénal des mineurs, qui est développé dans la loi sur le tribunal des mineurs. c) La possibilité de reporter jusqu’à l’âge de vingt-et-un ans l’âge de la majorité pénale Cette disposition est appliquée dans environ deux tiers des cas. Cette pratique est conforme aux prescriptions de la Cour fédérale suprême, selon laquelle il convient de vérifier très strictement si les conditions d’application du droit pénal général sont remplies. Dans le doute, la Cour fédérale suprême prône l’application du droit pénal des mineurs. 2) Les mesures applicables aux jeunes délinquants La loi sur le tribunal des mineurs les classe en trois catégories : les mesures éducatives, les mesures disciplinaires et la peine d’emprisonnement spécifique aux jeunes. Seule la troisième constitue une sanction pénale. a) Les mesures éducatives b) Les mesures disciplinaires Elles se décomposent en trois groupes : - l’avertissement solennel ; - l’intimation d’obligations (excuses personnelles, réparation à la victime des dommages causés, versement d’un somme d’argent à un organisme d’intérêt général par exemple) ; - la détention spéciale pour les délinquants mineurs (Jugendarrest), punition qui n’est pas considérée comme une sanction pénale et qui n’est pas inscrite au casier judiciaire. Elle s’effectue dans un établissement spécialisé selon différentes modalités : détention de week-end (au maximum deux week-ends), de court terme (de deux à quatre jours) et de long terme (de une à quatre semaines). c) La peine d’emprisonnement La durée de la peine, en principe comprise entre six mois et cinq ans, peut atteindre dix ans si le droit pénal général applique à l’infraction considérée une peine de prison d’une durée supérieure à dix ans. La loi indique également que la durée de la peine doit être calculée de façon à rendre possible " l’effet éducatif requis ". Cette peine s’effectue dans des prisons pour mineurs. Il s’agit en général non pas d’institutions spécialisées, mais de quartiers séparés dans des établissements pour adultes. En pratique, cette peine n’est pas infligée à des jeunes de moins de seize ans. En outre, les juges utilisent de plus en plus la faculté qu’ils ont de prononcer une dispense de peine lorsque la durée de cette dernière ne dépasse pas deux ans. La dispense de peine est en effet prononcée dans les deux tiers des cas, et elle est de plus en plus souvent prononcée lorsque la peine encourue dépasse un an. [1] " Heranwachsender ", c’est-à-dire littéralement qui est en train de devenir adulte |