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(2007) Soins de santé au Canada : "C. difficile" Faut-il s’en inquiéter ?

Soins de santé au Canada : "C. difficile" Faut-il s’en inquiéter ?

CD de Québec
Le détenu au C. difficile n’est pas en isolement

C. difficile ? Qu’est-ce que c’est ? Et pourquoi en parle-t-on autant ?
C. difficile, ou Clostridium difficile, est une sorte de bactérie qui, en perturbant l’équilibre normal des « bonnes » bactéries de notre appareil digestif, cause de la diarrhée. Elle s’attaque souvent aux personnes qui ont pris des antibiotiques, en particulier des antibiotiques dits à « large spectre », c’est-à-dire qui éliminent une grande variété de bactéries.

C. difficile est dans le paysage depuis longtemps déjà. Si elle fait la manchette aujourd’hui, c’est parce que des hôpitaux québécois ont rapporté un taux très élevé de mortalité chez des personnes infectées par cette bactérie. Normalement, le taux de mortalité est de 1,5 %, or certains hôpitaux ont observé un taux de mortalité de 8,5 % chez les personnes infectées. Par ailleurs, on a aussi noté une augmentation du nombre de cas d’infection. Tout cela amène les chercheurs à craindre que l’on soit face à une nouvelle souche de C. difficile plus meurtrière.

Les causes
C. difficile ne pose habituellement pas de problème aux personnes en bonne santé. Toutefois, chez les personnes qui prennent des antibiotiques, cette bactérie devient problématique quand elle prend le dessus sur les autres « bonnes » bactéries présentes dans le côlon ou gros intestin ; elle provoque alors de la diarrhée et endommage la paroi de l’intestin. Les antibiotiques principalement incriminés sont l’amoxicilline, la clindamycine et un groupe d’antibiotiques appelé céphalosporines.

Les infections surviennent surtout dans les hôpitaux et les établissements de soins
La plupart des cas récents d’infection à C. difficile ont été signalés dans les hôpitaux et les autres établissements de soins. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agit dans les deux cas d’endroits où les patients reçoivent souvent des antibiotiques à large spectre qui, comme nous l’avons dit, augmentent le risque d’infection à C. difficile. Par ailleurs, C. difficile fait partie des bactéries que l’on retrouve normalement dans ces établissements, et elle se transmet facilement d’une personne à l’autre par contact avec des instruments contaminés ou des mains sales.

Les symptômes
Les symptômes d’une infection à C. difficile peuvent inclure une diarrhée aqueuse, une diarrhée contenant du sang ou du mucus, des douleurs et des crampes abdominales, de la fièvre, des frissons et des battements cardiaques rapides. Dans les cas graves, l’infection peut être mortelle.

Le traitement
Dans les formes légères, le traitement habituel consiste à interrompre l’administration des antibiotiques. En général, cela rétablit l’équilibre naturel des « bonnes » bactéries dans le côlon, ce qui règle le problème. Toutefois, dans les formes d’infection plus graves, on remplace les antibiotiques par d’autres antibiotiques, en général du métronidazole ou de la vancomycine. Ces deux antibiotiques ont pour cible C. difficile elle-même et aident l’organisme à combattre l’infection. Dans les cas très graves où les antibiotiques restent inefficaces, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.

Comment se protéger
L’une des façons d’éviter une infection à C. difficile est de ne pas prendre d’antibiotiques et de se tenir loin des hôpitaux et des établissements de soins. Mais bien évidemment, cela n’est pas toujours possible, ni même envisageable.

Voici cependant quelques conseils pour vous prémunir contre cette infection :

Lavez-vous soigneusement les mains à l’eau et au savon après être allé aux toilettes, avant de manipuler des aliments ou des médicaments, et après, avant de rendre visite à des personnes hospitalisées, et après, et enfin, avant de manger ou de prendre des médicaments par la bouche.
Si vous rendez visite à une personne hospitalisée ou dans un établissement de soins, suivez toutes les précautions recommandées par le personnel hospitalier, y compris les restrictions quant aux visites et les directives sur le port de vêtements protecteurs.
Si vous pensez avoir contracté une infection à C. difficile, communiquez avec votre médecin.
Voici les mesures prises par les hôpitaux et les autres établissements de soins pour réduire le risque de C. difficile :

Le bon usage des antibiotiques  : Cela signifie de ne prescrire des antibiotiques qu’en cas d’absolue nécessité et de choisir les antibiotiques qui ciblent le mieux possible les microbes qu’on veut éliminer.
Le lavage des mains  : Comme C. difficile peut se propager par des mains contaminées, tous les membres du personnel et les visiteurs devraient se laver les mains soigneusement avant d’avoir un contact avec un patient et après, avant de sortir de la salle de toilette, de manipuler des aliments et des médicaments, et après.
Le nettoyage et la désinfection des salles  : C. difficile peut se propager sur des surfaces sales. Les salles et les instruments doivent donc être nettoyés à fond et soigneusement entre le départ et l’arrivée des patients.
L’isolement  : Les personnes qui sont infectées par C. difficile devraient être placées en isolement de façon à ne pas transmettre leur infection à d’autres personnes. Des précautions spéciales sont alors prises avant d’entrer dans la chambre et en la quittant et, bien sûr, pour y travailler.
Depuis qu’on a signalé l’émergence de cette nouvelle souche, les hôpitaux ont pris des mesures pour limiter la propagation de C. difficile et éliminer les infections. Ces mesures, alliées aux précautions énumérées ci-dessus, vous aideront à vous protéger de C. difficile.

Source : Canoë Santé