Publié le samedi 12 mai 2007 | http://prison.rezo.net/2006-mort-en-prison/ Mort en prison Comme tous les jours, à midi, j’écoutais les informations régionales sur France 3 Télévision. Tout d’un coup, un courant d’air frois me parcourt le dos. Je viens d’entendre qu’un détenu vient de mourir à la maison d’arrêt de Fresnes, suite à une grave maladie et dont il n’y avait aucun doute quant au pronostic, la mort. Il avait pourtant été libéré une fois, suite à des complications, bénéficaint ainsi de la loi Kouchner, votée en mars 2002. Les médecins ayant réussi à lui faire retrouver une santé satisfaisante, la Justice, de notre cher pays la France, décide de le remettre ne prison, sous prétexte qu’une mise en détention ne mettait plus sa vie en danger [1]. Quelque soit le crime que cet homme ait pu commettre, le plus horible soit-il, nous autorise-t-il, nous même, à nous comporter de façon inhumaine ? Condamner à deux fois 30 ans pour meutres, cet homme a été, de fait, condamné à mourir en prison. Est-ce cela la Justice ? La peine de mort a été abolie parce que l’homme ne pouvait se permettre de donner la mort pour quelque raison que ce soit. Peut-on donc se permettre de laisser mourir une personne en prison ? La question ne devrait même pas se poser. En mars 2002, une loi a été votée, la loi Kouchner, pour que ce genre d’événement grave pour notre société qui se dit humaine, n’arrive pas. Alors pourquoi cet homme est-il mort en prison ? Parce que les familles des victimes ont considéré que ça devait être ainsi ? C’est donc cela, la mort appelle la mort ? C’est la loi du Talion « œil pour œil, dent pour dent ». A l’heure des derniers moments de sa vie, un homme n’a-t-il pas le droit de mourir dignement, en homme libre ? Quelques milliers de personnes se trouvent actuellement derrière les barreaux, alors qu’ils sont atteints d’une pathologie incompatible avec un maintien en détention et dont le pronostic vital est engagé. Il n’est pas question, ici, de pitié, mais tout simplement d’humanité et de considération de la vie d’un homme. Un courant d’air froid est passé, froid comme la mort. Didier Robert, détenu à la M.A. de la Santé, à Paris [1] Lire le dossier de Didier Tallineau |