UNIVERSITÉ DE BOURGOGNE - I.U.P. DENIS DIDEROT
DIPLÔME D’INGÉNIEUR-MAÎTRE EN MANAGEMENT DES MÉTIERS DE LA CULTURE
LES PERSONNES PLACÉES SOUS MAIN DE JUSTICE :
UN PUBLIC EN PEINE(S) DE CULTURE
L’EXEMPLE DE LA DIRECTION RÉGIONALE
DES SERVICES PÉNITENTIAIRES DE DIJON
Axelle NÉGRIGNAT
Sous la direction de Pierre MAYOL
Session octobre 2005
Remerciements
Je tiens avant tout à remercier Bruno Fenayon, directeur du Spip de Côte-d’Or, pour sa grande disponibilité, sa confiance et nos échanges de points de vue passionnés et passionnants lors de mon stage, mais aussi lors de l’élaboration du présent mémoire.
Merci aux personnes du Spip de Côte-d’Or qui ont fait de ces trois mois de stage une expérience riche et profondément humaine.
Merci aussi à Pierre Mayol pour l’intérêt porté à mon travail et pour ses conseils avisés.
Merci enfin à toutes celles et tous ceux qui m’ont accordé du temps lors d’entretiens ou de questionnaires ; que ce soient les interlocuteurs culturels ou pénitentiaires, les artistes intervenant en détention mais aussi les détenues et détenus de la maison d’arrêt de Dijon... Autant de rencontres précieuses et déterminantes pour ce travail.
Table des matières
Introduction
I La Culture à la rencontre du public pénitentiaire
1 Quand la culture passe les murs de la prison
1.1 Vers une lente institutionnalisation de la culture en milieu pénitentiaire
1.1.1 Détention et culture : l’amorce d’une réflexion
1.1.1.1 La Justice et l’enfermement d’hier à aujourd’hui
1.1.1.2 Les bibliothèques : le premier espace culturel de la prison
1.1.1.3 Les politiques de décloisonnement
1.1.2 Naissance du milieu ouvert
1.1.2.1 Milieu ouvert/milieu fermé : définitions
1.1.2.2 Les origines de la probation
1.1.2.3 Émergence des peines alternatives
1.1.3 Les textes officiels
1.1.3.1 Les années 1980 : des années décisives
1.1.3.2 Les deux protocoles d’accord
1.1.3.3 Les autres circulaires et chartes
1.2 Quels sont les acteurs de la culture en milieu pénitentiaire ?
1.2.1 Les acteurs culturels
1.2.1.1 Le ministère de la Culture et de la Communication
1.2.1.2 Les Directions régionales des affaires culturelles
1.2.2 Les acteurs pénitentiaires
1.2.2.1 Le ministère de la Justice
1.2.2.2 Les services déconcentrés
1.2.3 Les chargés de mission pour le développement culturel en milieu
pénitentiaire : des médiateurs
1.2.3.1 Le rôle des structures régionales pour le livre
1.2.3.2 Les chargés de mission pour le développement culturel
en milieu pénitentiaire
2 Sur le terrain, des contraintes très fortes
2.1 Culture versus Justice ?
2.1.1 Deux définitions de la culture
2.1.1.1 La culture comme fin en soi
2.1.1.2 La culture comme outil de réinsertion
2.1.1.3 Vers un compromis
2.1.2 La mission de garde des détenus : une priorité pour le personnel
pénitentiaire
2.1.2.1 L’objectif sécuritaire
2.1.2.2 Un personnel de surveillance peu sensible à la culture
2.1.2.3 Un sentiment de rivalité avec les détenus
2.2 La prison : un lieu de vie assujettissant
2.2.1 Des établissements pénitentiaires de nature différente
2.2.1.1 Les maisons d’arrêt
2.2.1.2 Les établissements pour peine
2.2.1.3 Les centres de semi-liberté
2.2.2 Un cadre et un rythme de vie propres à la détention
2.2.2.1 Un emploi du temps paradoxal
2.2.2.2 Un temps carcéral en décalage avec le temps culturel
2.2.3 Des blocages nombreux
2.2.3.1 La lourdeur du système carcéral
2.2.3.2 La mauvaise volonté de certains surveillants
2.2.3.3 Des interdits qui peuvent se négocier
3 Les activités culturelles au sein de la prison
3.1 Comment se déroulent les activités culturelles en détention ?
3.1.1 Quelques grands principes
3.1.1.1 Séparation des différentes catégories de détenus
3.1.1.2 Le volontariat
3.1.1.3 De longues listes d’attente
3.1.2 La fréquentation de la bibliothèque
3.1.2.1 Visite des lieux
3.1.2.2 Comment et par qui est gérée la bibliothèque ?
3.1.2.3 Des conditions d’accès particulières
3.1.3 Les ateliers de pratique et les spectacles
3.1.3.1 Le travail pénal ou l’atelier de pratique artistique ?
3.1.3.2 Des spectacles aux temps forts de l’année
3.1.3.3 Des conditions matérielles souvent inadaptées
3.2 Quelle place en détention pour l’artiste ?
3.2.1 Les enjeux des intervenants extérieurs
3.2.1.1 La bouffée d’oxygène
3.2.1.2 Le lien avec l’extérieur
3.2.1.3 La réintroduction d’une convivialité
3.2.2 Artiste en détention : un rôle ambigu
3.2.2.1 Éducateur
3.2.2.2 ... puis artiste
3.2.3 Une richesse pour la création
3.2.3.1 Une rencontre avec l’artistique
3.2.3.2 Un travail personnel en maturation
En chemin...
II Les pratiques culturelles des personnes placées sous main de justice : l’exemple du Spip de Côte-d’Or et de son public culturel
4 Un public qui se cherche ou que l’on (re)cherche ?
4.1 Comment les détenus deviennent-ils un public culturel ?
4.1.1 De « client » à « public » : une histoire de mots
4.1.1.1 Le travailleur social face à un « client »
4.1.1.2 ... ou à un « patient »
4.1.1.3 L’intervenant culturel à la rencontre d’un « public »
4.1.2 Des motivations utilitaires
4.1.2.1 Sortir de cellule et s’occuper
4.1.2.2 Le désir de s’évader le temps d’une activité
4.1.2.3 L’espoir d’une réduction de peine
4.1.3 Un réel intérêt artistique
4.1.3.1 Des habitudes de pratiques culturelles ou artistiques
4.1.3.2 La découverte en détention du domaine artistique
4.2 Un « public empêché », mais de quoi ?
4.2.1 Une prison qui déresponsabilise
4.2.1.1 Des détenus infantilisés
4.2.1.2 De spectateur à acteur (de sa vie)
4.2.1.3 Un paradoxe : comment toucher les personnes les plus
fragilisées ?
4.2.2 Un public triplement empêché
4.2.2.1 Des choix individuels
4.2.2.2 Le barrage du délit
4.2.2.3 Des barrières culturelles ou scolaires
4.2.3 Chez les mineurs, une culture salvatrice ?
4.2.3.1 Les jeunes : un public culturel
4.2.3.2 Être mineur en détention
4.2.3.3 Une culture qui (ré)éduque
5 Le Spip de Côte-d’Or à l’épreuve de la culture
5.1 Le Spip de Côte-d’Or au sein d’une Direction régionale des services pénitentiaires bien à part
5.1.1 Une DRSP singulière
5.1.1.1 Les trois régions administratives
5.1.1.2 Place de la culture au sein de la DRSP de Dijon
5.1.1.3 Les Spip et le développement culturel : des positionnements
différents
5.1.2 Le Spip de Côte-d’Or
5.1.2.1 Un Spip particulièrement dynamique
5.1.2.2 La culture au sein du Spip : un outil de réinsertion fragile
5.1.2.3 La culture en détention
5.1.3 Les interlocuteurs culturels de la région
5.1.3.1 Une seule structure régionale pour le livre
5.1.3.2 L’exemple de l’Accolad
5.1.3.3 Les Drac
5.2 La culture en milieu ouvert
5.2.1 Les questions de culture en milieu ouvert
5.2.1.1 Un public souvent oublié
5.2.1.2 La mission de réinsertion du Spip
5.2.1.3 Des écueils à éviter
5.2.2 Le public des probationnaires à Dijon
5.2.2.1 Quelles sont les attentes des probationnaires ?
5.2.2.2 Synthèse des retours
5.2.2.3 Quelques remarques pour une réflexion en cours
5.2.3 Les dispositifs envisagés
5.2.3.1 Une information facilement accessible
5.2.3.2 L’inscription dans le réseau culturel dijonnais
5.2.3.3 L’utilisation du Chèque Multiservices
6 Demain, quelle culture pour les personnes placées sous main de justice ?
6.1 Une culture pénitentiaire non stigmatisée
6.1.1 Vers plus de légitimité
6.1.1.1 Des emplois spécifiques pour le développement culturel
en milieu pénitentiaire
6.1.1.2 Des missions et des compétences clairement identifiées
6.1.1.3 Des financements adéquats
6.1.2 Des partenariats toujours plus nombreux et diversifiés
6.1.2.1 La nécessaire ouverture de la prison sur l’extérieur
6.1.2.2 Des réponses urgentes à apporter au problème de l’illettrisme
6.1.2.3 Développer un nouveau type de travail d’intérêt général :
les TIG culture
6.2 Le besoin d’information et de formations
6.2.1 Un personnel pénitentiaire à sensibiliser
6.2.1.1 La culture, grande absente de l’enseignement à l’ENAP
6.2.1.2 Un réel besoin de sensibilisation et de formation
6.2.1.3 L’implication du personnel de surveillance
6.2.2 Des intervenants culturels à encadrer
6.2.2.1 Préparer les artistes qui interviennent en détention
6.2.2.2 Le rôle du Spip
6.2.2.3 La formation du personnel des bibliothèques pénitentiaires
6.2.3 Une meilleure communication au sein des établissements
6.2.3.1 Des activités culturelles clairement identifiables par les
détenus
6.2.3.2 Deux propositions : la réalisation d’un journal ou d’un
canal interne(s)
6.2.3.3 Des efforts de communication avec l’extérieur
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Entretiens
Colombe Babinet
Bruno Fenayon
Stéphane Lafoy
Isabelle Ménétrié
Benoît Grandel
Grilles des entretiens non retranscris
Isabelle Dufour-Ferry
Participants aux ateliers de pratique culturelle (maison d’arrêt de Dijon)
Questionnaires
À destination des travailleurs sociaux du Spip de Dijon
À destination des directeurs des Spip de la DRSP de Dijon
À destination des probationnaires se présentant au Spip de Dijon