Encore un décès en prison
La série dramatique de décès au centre pénitentiaire de Schrassig se poursuit. Une semaine après la mort par pendaison de Kim, un prévenu français âgé de 39 ans est mort à la suite de « problèmes de santé ».
Alain Kleeblatt
Luxembourg.- Comme souvent, le communiqué officiel de police relatant la mort d’un homme est plutôt laconique. Traduction du communiqué daté de samedi midi :
« Décès d’une personne en détention préventive. Le 11/08/07 à 5 h 10. Localité : Kuelenbierg : Lieu : centre pénitentiaire.
Lors du contrôle de la cellule d’une personne en détention préventive, un gardien a constaté, vers 5 h 10, des problèmes de santé. Le médecin du SAMU a seulement pu constater le décès. Afin de déterminer la cause exacte de la mort, une autopsie a été ordonnée. La personne décédée est un homme de 39 ans. Le service de la police judiciaire, section stupéfiants, est chargé de l’enquête sur les circonstances du décès.
Signé : CI (centre d’intervention) Grevenmacher et SPJ stup ».
Le drame s’est déroulé sept jours après la mort par pendaison - un suicide selon la version officielle - du jeune Kim, détenu à Schrassig suite à une condamnation dans une affaire de stupéfiants.
Sans contact avec la famille
Selon les informations du Quotidien, la personne décédée samedi est de nationalité française. Ce dernier a été incarcéré à la prison de Schrassig mardi ou mercredi dernier... après avoir été arrêté au sein même de l’hôpital du Kirchberg.
Le patient, brutalement transféré de l’établissement de soins à l’établissement carcéral, était au Kirchberg dans la section psychiatrie pour y subir une cure de désintoxication.
Depuis ce transfert subit du Kirchberg à Schrassig, notamment sous le prétexte que les responsables judiciaires s’occupant du dossier sont en vacances, la famille n’avait plus de contact avec le prévenu décédé samedi au petit matin.
Ce nouveau décès au sein du centre pénitentiaire de Schrassig soulève de nouvelles questions alors que le directeur du centre, Vincent Theis, devrait être « invité » par la commission juridique à s’expliquer devant les députés sur la mort de Kim, cela suite à une sollicitation du député Xavier Bettel.
Si la prison a notamment pour vocation de protéger la société de dangereux criminels, elle a aussi l’obligation de veiller à l’intégrité physique des personnes qui lui « sont » confiées. Cela vaut bien entendu également pour les détenus en préventive, c’est-à-dire non encore condamnées et donc présumées innocentes.
Par ailleurs, les professionnels connaissent à la fois les dangers psychiques auxquels sont confrontés les patients durant ou immédiatement après une cure de sevrage, tout comme le « choc » des premiers jours passés en prison.
Le prévenu décédé samedi, trois ou quatre jours seulement après avoir « quitté » la section psychiatrique d’un établissement hospitalier, faisait-il l’objet d’une surveillance et de traitements médicaux adaptés à sa situation.
Si, comme le laisse sous-entendre la présence à Schrassig de la section des stupéfiants de la PJ, la mort pourrait être due à une overdose, il faut s’interroger une fois de plus sur la circulation de drogues au sein de la prison, qui plus est dans la section réservée aux prévenus.
Source : Le Quotidien