Publié le samedi 8 septembre 2007 | http://prison.rezo.net/l-islam-en-prison/ Le ramadan débute cette année le 13 septembre ; les musulmans pratiquants, pour certains respectent le jeûne diurne durant cette période, d’autres ont une pratique moins stricte. Quoi qu’il en soit, ce moment particulier de la pratique de l’islam est l’occasion de réfléchir à la place que prend la religion, et cette religion en particulier, en prison. La religion a longtemps joué, et joue encore, un rôle important en prison. D’abord, parce que la notion d’amendement, associée qu’on le veuille ou non à la peine de prison, est souvent centrale dans les religions. Punir consiste à rappeler la loi, à protéger la société, et à "faire changer la personne", comme le rappelle le conseil constitutionnel, dans sa décision du 20 janvier 1994, saisi le 23 décembre 1993, sur la constitutionnalité de la loi instituant une peine incompressible, et relative au nouveau code pénal et à certaines dispositions de procédure pénale : "Considérant que l’exécution des peines privatives de liberté en matière correctionnelle et criminelle a été conçue, non seulement pour protéger la société et assurer la punition du condamné, mais aussi pour favoriser l’amendement de celui-ci et préparer son éventuelle réinsertion". Or, les religions font de l’amendement un axe important de leur enseignement. Parmi les différentes religions, l’islam tient une place particulière en prison. La religion occupe en prison une place particulière car il s’y trouve des personnes que leur situation peut rendre plus réceptives à la spiritualité. Dans ces conditions, il convient de trouver le juste équilibre entre, présenter la spiritualité en tant que telle ou en tant qu’elle peut sans doute soulager certaines souffrances et, ne jamais exploiter la fragilité des personnes pour imposer cette spiritualité. S’agissant de l’islam, et compte tenu du nombre de personnes potentiellement concernées, rendre possible la pratique de cette religion, dans des conditions satisfaisantes, est primordial. La laïcité est un principe fondateur de la république ; mais, cela suppose implicitement d’offrir la liberté de culte aux personnes, dans le respect des choix individuels, moyen évident pour éviter la radicalisation de certains mouvements ; moyen évident également pour limiter les réactions hostiles, dûes à l’ignorance, à partir du moment où la pratique que la religion n’est plus apparentée à une activité presque clandestine. la rédaction |