Publié le mardi 23 octobre 2007 | http://prison.rezo.net/2007-fete-de-la-musique-en-prison,9978/ En prison mais en musique Plus de 150 concerts en prison pour la Fête de la Musique 2007 "Offrir de la musique, de la culture, de la poésie, et de l’évasion". Sacré objectif que s’était fixé le chanteur Renaud. Chemise blanche, et petit foulard rouge, il a donné hier soir deux concerts au centre de détention de Bapaume dans le Pas-de-Calais. Un pour les homme et un pour les femmes. Devant près de 300 détenus, dans la grande salle de sport du centre, il a sorti les grands moyens. Une vraie scène de concert a été installée. Tous ses musiciens étaient présents. "C’est très chouette qu’il soit venu témoigne l’un deux. En plus, il s’est donné". Une joie que partage un autre détenu : "il n’y a que lui qui pouvait nous remonter le moral". Toute la journée, ils s’étaient afférés pour accueillir le chanteur. Il leur a bien rendu. Cette année offre une programmation éclectique avec des concerts d’artistes nationaux comme Renaud, Sansévérino, Jeanne Cheral, le groupe Eiffel ou encore des artistes locaux tels qu’Ouste Louba (rock), Chris Bakehouseman (country) mais aussi les orchestres municipaux de musique classique. Des représentations de détenus, aboutissement des ateliers de musique et de chant des établissements, sont également organisées ainsi que des ateliers d’initiation (maison d’arrêt de Dijon), des conférences avec les auteurs d’ouvrages musicaux (maison centrale de Poissy), des projections de films (maison d’arrêt de Blois), etc. Fleury-Mérogis Renaud n’était pas le seul artiste de renom à effectuer un concert en prison. Jeanne Cherahl s’est produite à Fleury-Mérogis dans le sud de Paris. Le groupe Eiffel a fait un concert à Gradignan près de Bordeaux. D’autres détenus ont pu profiter de concerts organisés par des orchestres municipaux de musique classique. Certains prisonniers ont même pris les choses en main. A la maison d’arrêt de Nîmes par exemple, les détenus ont monté un concert de slam. Popularisée au début des années 90, cette forme de musique consiste à réciter publiquement et oralement des vers de poésie. Des ateliers musicaux ont aussi été mis en place. A la maison d’arrêt de Dijon par exemple, où deux musiciens Dijonnais, spécialistes de musique traditionnelle marocaine ont initié une vingtaine de détenus. A la maison centrale de Poissy, les prisonniers ont pu assister à des conférences réunissant des auteurs d’ouvrages musicaux. Des initiatives qui, pour quelques heures, libèrent leurs esprits. |