Suicides et morts suspectes du mensonge d’état à l’omerta
L’administration pénitentiaire a mis en place une commission sur les suicides, dite commission Albrand. Commission composée de qui ? , et pour quelle feuille de route ?, dans le même temps elle donne ordre de ne plus communiquer sur les suicides, censure assumée par une administration dont l’opacité est maladive, ne pouvant expliquer le haut niveau de sur-suicidité... Pourtant sa modernité affichée et revendiquée devrait l’amener à rompre ses méthodes de rétention d’information, en ouvrant par exemple des espaces de médiation. Cette administration de la République serait bien inspirée de moderniser ses modes et méthodes de communication, mais aussi ses pratiques. Ce n’est pas en choisissant ici ou là des interlocuteurs sur mesure et marqués de leur soumission à un système que nous avancerons sur cette si douloureuse problématique. L’administration pénitentiaire longtemps abandonnée du pouvoir politique n’est pas l’unique responsable de cette dérive, le corps des magistrats doit assumer sa co-responsabilité, notamment par le haut niveau d’incarcération et le non contrôle de ses décisions.
Si cette administration veut réussir son virage moderne et d’ouverture, alors elle devra démocratiser ses pratiques et ouvrir ces portes à la société civile. Les familles en priorité devraient être accueillies et reçues dans des conditions dignes, consultées, accompagnées, lorsqu’un(e) proche est retrouvé décédé. Prenant en charge leur détresse psychologique et financière, juridique aussi. Les personnes incarcérées elles-mêmes devraient bénéficier dans ces moments difficiles d’un soutien psychologique, comme il en existe lorsqu’il arrive des catastrophes.
La gestion des conflits devraient faire partie des tâches prioritaire, et nul besoin de psychiatriser la question des suicides après avoir sur-judiciarisé notre vie quotidienne. On passe d’un extrême à un autre, sans pour autant régler aucune des problématiques.
Un membre de cette commission a osé faire un geste inédit et courageux, donner la parole aux proches des personnes incarcérées et à ceux ayant perdu une personne en détention, qui au sein de structures associatives gèrent et connaissent parfaitement ce sujet. Après avoir pu exposer certains points de vue au téléphone, cette personne a demandé la rédaction d’un rapport au nom des proches de personnes incarcérées, qui devait être adressé en haut lieu, afin que nos propositions soient enfin entendues. Malheureusement le délai donné a été de moins d’1 semaine, en toute fin des auditions, alors que la commission Albrand existe depuis le 3 novembre...
Malgré tout, le fruit de notre travail a été transmis, dans l’urgence certes, mais de manière à poser dans le débat des propositions basées non pas sur des statistiques mais sur des réalités. A côté de cela le Dr Albrand s’épanche dans la presse pour annoncer des mesures alors que sa commission n’a pas achevée sa mission, en reprenant quelques points de manière inappropriée, ce qui soulève quand même nombre de questions ...Les proches de personnes incarcérées ne servirons pas d’alibi pour justifier une pseudo prise en charge de cette question par les pouvoirs publics alors que dans les faits il n’en sera rien !
Lire nos propositions :
[Le suicide en prison, au nom des familles incarcérées->11608]
Contacts presse :
Karine BERGNES
Présidente "Faites la Lumière en Détention"
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Nadia SOLTANI
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