Un détenu de la centrale de Moulins-Yzeure (Allier)
« L’appel a lieu à 7 heures du matin, et à 7 h 15 il y a le départ de ceux qui travaillent aux ateliers et qui en reviennent à 13 h 30. Les autres restent en cellule. Logiquement, à 14 h 05, c’est la promenade, mais depuis que les portes sont fermées, nous sortons tous les jours avec quinze minutes de retard. Pour accéder à la cour, nous traversons toute la détention et nous sommes désormais fouillés à l’aller. Imaginez le bouchon quand 8 à 10 personnes attendent la fouille ! Tout cela c’est du temps en moins pour la promenade ! Au retour, nous sommes fouillés aussi et nous réintégrons nos cellules dont les portes sont fermées depuis deux mois.
« Pour chaque mouvement, il faut sonner un surveillant qui se charge d’envoyer le surveillant d’étage, que ce soit pour vider la poubelle, pour aller à la douche ou à l’infirmerie. A la douche, maintenant, nous sommes enfermés à clé et il faut à nouveau sonner pour sortir. Plus infantilisant, je ne crois pas que cela existe ! Et les surveillants ont cent fois plus de trajets à faire, de tours de clé à donner.
« Depuis que des détenus ont essayé de s’évader, il y a ici une pression constante. Je ne parle même pas des intervenants extérieurs, les professeurs et autres, qui, eux, ont jeté l’éponge depuis un bon moment, en ne venant plus dans cette espèce de mouroir ! »
Libération du 3 mai 2003