14600 articles - 12260 brèves

Universitaires

TerrFerme

Les dispositifs contemporains de l’enfermement

Mise en ligne : 10 janvier 2011

TerrFerme (Les dispositifs de l’enfermement. Approche territoriale du contrôle politique et social contemporain) est un programme de recherche Jeunes Chercheuses et Jeunes Chercheurs financé par l’Agence Nationale de la Recherche pendant 36 mois, entre janvier 2009 et décembre 2011, et par le Conseil régional d’Aquitaine, de 2010 à 2012. Il est accueilli par le laboratoire ADES du CNRS et l’Université de Bordeaux. Sa responsable scientifique est Bénédicte MICHALON, Chargée de Recherche CNRS à ADES.

Le programme TerrFerme porte sur les dispositifs contemporains de l’enfermement : les prisons, centres de rétention administrative et de demandeurs d’asile, et logements contraints de travailleurs.

En savoir plus
Texte de l'article :

Enjeux scientifiques

L’époque contemporaine est celle de la mobilité, des flux de biens et de personnes, des espaces fluides et mouvants. Elle est aussi celle des étrangers placés dans des centres fermés avant d’être renvoyés dans leur pays d’origine, des travailleurs assignés à résidence par les autorités du pays dans lequel ils travaillent ou par des employeurs peu scrupuleux, ou celle, encore, du traitement fréquent de la « déviance » par le placement en institutions fermées. Le mouvement des hommes se conjugue à des processus qui relèvent de l’immobilité, du stationnement, de l’enfermement. Cet état se formalise à travers diverses procédures politiques de rétention. Des individus sont alors placés et maintenus contre leur gré dans des lieux particuliers au service de la construction d’une certaine altérité (le migrant, le travailleur, le criminel).

La récurrence du motif « lieu clos » dans l’actualité nous a convaincu de la nécessité de mener une réflexion sur ce qui fait le lien entre toutes ces situations : l’enfermement. Notre projet de recherche souhaite comprendre les procédures, les acteurs et les effets de l’enfermement au-delà des particularités locales, en Europe et ailleurs. Les lieux de réclusion résultent de rapports de pouvoir dissymétriques, entre ceux qui finissent par être enfermés et l’instance qui décide de l’enfermement.

Ce programme s’attachera à l’étude des prisons, des centres de rétention administrative et centres de demandeurs d’asile ainsi que des camps de travailleurs dans différents pays. Notre analyse sera celle d’une gradation de l’enfermement, qui évolue entre l’univers carcéral et d’autres types de lieux, qui ne devraient pas être de type carcéral mais s’en rapprochent à bien des égards. Ce projet a pour objectif d’analyser les comportements, représentations, stratégies, injonctions et influences, mais aussi médiations, évolutions et reconstructions permanentes liées à la production et à la mise en application du pouvoir.

Résultats attendus

Par les interrogations qu’il soulève, ce programme entend contribuer à mettre en relief les mécanismes sociaux et spatiaux des dispositifs d’enfermement, pensés comme dispositifs de contrôle politique et social.