Depuis plus de vingt ans le Théâtre du fil propose à des jeunes en situation difficile (errants, délinquants, toxicomanes, sortants de prison...) de s’investir dans une activité théâtrale, où, non seulement ils participent à des créations et les jouent à travers la France, et même au-delà des frontières, mais encore ils partagent leurs vies tant au siège de la troupe qu’en tournée, réapprenant ainsi les rapports sociaux. Il ne s’agit pas d’une activité occupationnelle, mais bien d’une activité principale. Ils apprennent : travail de la voix et du corps, ateliers d’écriture, travail du décor, des costumes et de la lumière... tout en agissant en répétitions, représentations, animations... rapportant ainsi à la troupe une partie importante de son budget. Dans cette structure, pas besoin de serrures ; le plaisir et la reconnaissance suffisent à maintenir, ensemble et en situation d’effort, chacun d’entre eux.
L’Education Surveillée, puis la Protection Judiciaire de la Jeunesse, ont d’abord aidé à la réalisation de cette entreprise, appuyée par la Jeunesse et les Sports, la Culture, l’Action Sociale et la Solidarité. Mais, au fil des années, l’organisation de cette structure à l’intérieur de l’Administration, a soulevé quelques problèmes. Une association, qui existait au départ d’une manière embryonnaire, s’est alors développée et, après un " audit " décidé par l’administration, a demandé son habilitation comme structure d’accueil, d’hébergement, et de formation professionnelle.
La Protection Judiciaire de la Jeunesse signait alors avec l’Association une convention qui permettait de conserver pendant trois ans la jouissance des locaux dans le cadre de la Ferme de Champagne, temps nécessaire à l’Association pour chercher et trouver une implantation nouvelle dans le département de l’Essonne.
Parallèlement, après deux ans d’instruction, le dossier d’habilitation conjointe (Conseil général de l’Essonne - PJJ de l’Essonne) a recueilli un avis favorable du CROSS Ile de France le 17 octobre 2002.
Mais voilà que, pour des raisons obscures, la convention vient d’être dénoncée unilatéralement par la nouvelle direction de la PJJ rendant caduque l’habilitation nouvellement obtenue.
Au moment où sont recherchées les mesures les meilleures pour offrir aux jeunes en difficulté la possibilité d’une réinsertion dans la vie, cette mesure nous apparaît inopportune et incohérente avec les recherches en cours. Nous faisons donc appel de cette décision et souhaitons que vous soyez TRES NOMBREUX à appuyer notre appel, dans le souci d’une action éducative dont l’intérêt à toujours été unanimement reconnu, conduite par une équipe d’éducateurs et de comédiens dont l’engagement a été et demeure permanent et entier.
Nous vous invitons donc à signer la lettre jointe et à l’adresser à :
Monsieur le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux - Secrétariat
particulier -13, place Vendôme - 75042 PARIS Cedex 01
Jacques LADSOUS,
Membre du Conseil Supérieur du Travail Social.