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Vérité sous surveillance

Mise en ligne : 5 août 2002

Dernière modification : 3 novembre 2004

Texte de l'article :

VERITE SOUS SURVEILLANCE I

Après le parloir du Vendredi 23 Juillet 1999, à la prison de Fleury Mérogis, Mme REZIGA Kheïra reste sur Paris, où elle rend visite à sa belle-sœur, Ouarda. Elle restera environ quinze jours.

Durant ces quinze jours, un épisode énigmatique a lieu :

Mme REZIGA Kheïra est seule au domicile de sa belle-sœur. Il est 15 heures, elle entend du bruit chez les voisins : « Police ». Peu après, on sonne : « police », Mme REZIGA ouvre on lui dit « excusez-nous, on s’est trompé ». Ils reviennent peu après, sonnent à nouveau « police », un individu montre une carte de façon furtive et dit « on est venu mesurer les murs » ... « je ne suis pas chez moi, je ne peux pas vous laisser entrer » ... Les individus pénètrent tout de même dans le domicile ... ils sont six ou sept, jeunes pour la plupart ( 30 ans environ ), sauf deux d’entre eux plus âgés, un des individus porte une arme, ils sont habillés de manière décontractée ( dont le géomètre) sauf celui qui contrôlera la carte et celui qui prend des notes. Mme REZIGA appelle sa belle-sœur par téléphone, l’informe de ce qui se passe et lui demande de venir au plus tôt : celle-ci répond qu’elle sera là d’ici 15 à 20 minutes. Elle doit poser le téléphone : les individus en question investissent l’appartement ...

L’un des individus se permet de palper Mme REZIGA, disant « vous avez une jolie robe ... on dirait que vous n’avez rien dessous ... », elle s’écarte.

Les individus s’éparpillent dans l’appartement, Mme REZIGA reprend le téléphone et explique : « ils sont rentrés dans l’appartement, ils sont six ou sept » ... « mais pourquoi ?! » ... « ils disent qu’ils veulent mesurer les murs » ... Mme REZIGA, au téléphone avec sa belle-sœur Ouarda : « il y a la police » ... « ah bon ? » ... « je te passe l’inspecteur » ... OUARDA parle avec l’individu et dit venir d’ici vingt minutes.

Deux parmi ces individus - le « géomètre » ( brun, 30 à 40 ans ) et celui qui prenait des notes ( cheveux grisonnants, costaud, 50 à 60 ans, cheveux mi-longs, ondulés ) semblent vouloir éviter Mme REZIGA ...

Mme REZIGA s’assied sur le canapé, perplexe : un des individus vient questionner Mme REZIGA « qui vous êtes ? que faites-vous ici ? » ... « je n’habite pas là, je suis de passage » ... « on est tous de passage » ... « effectivement nous sommes tous de passage » ... « Mme CHATMI vous fait payer un loyer ? » ... « non, c’est ma belle-sœur » ... « contrôle d’identité, vous avez une pièce d’identité ? » ... « combien de temps vous comptez rester ? » ... « je ne sais pas » ... « quand est-ce que vous partez ? »...

Mme REZIGA se rend à la chambre pour prendre ses papiers d’identité, l’individu la rejoint dans la chambre. Elle ouvre son portefeuille devant lui, lui tend son permis de conduire ... il a vu qu’elle détient une carte de séjour ... « non, carte de séjour s’il vous plaît » ... contrôle, l’individu demandeur passe la carte de séjour à un second, puis la carte est rendue ...

Mme REZIGA se rend à la cuisine et elle constate qu’un des individus prend des mesures, avec un mètre à ruban, de mur à mur ... un autre près de l’évier prend des notes ( ? ) ...

Dans la salle à manger, un des individus, l’inspecteur qui avait « palpé » Mme REZIGA : « vous êtes d’où ? » - alors qu’il a vu la carte - ... « de Vaulx-en-Velin » ... « ah ! de Vaulx-en-Velin ? c’est chaud Vaulx-en-Velin ! » - pendant cette conversation, les deux qui prenaient des mesures et des notes se sont éclipsés ailleurs dans l’appartement ... et l’un des individus, alors que Mme REZIGA est interpellée sur « la température » de Vaulx-en-Velin, lui fait signe du fond de la cuisine de ne pas répondre : il dit discrètement « chut », mettant un doigt sur la bouche ...

Mme REZIGA sort de la cuisine et va dans la chambre : elle trouve l’individu qui avait contrôlé la carte de séjour : il est en train de fouiller un dossier ... Mme REZIGA : « qu’est-ce que vous faites ! vous êtes venu mesurer les murs ou vous êtes venu perquisitionner ?! » ... pas de réponse ... il continue à fouiller un peu ... et dit « qu’est-ce que c’est ces ordinateurs ? » ... « j’en sais rien, OURDA va rentrer, elle vous le dira ... » ...

L’individu qui a « palpé » Mme REZIGA demande à plusieurs reprises : « qui c’est OUARDA ? qui c’est AMEL ? » ... Mme REZIGA prend une des photos posée sur la table de la salle à manger et la montre « voilà ... c’est elle OUARDA » ...

Les individus partent, deux disent « au revoir » : aucun document n’est laissé, ni avis de passage, ni motif de la venue ... Il faut noter que seules la cuisine la salle de bains ont été mesurées ...

16 h 00 : OUARDA arrive.

Elle demande où sont les « policiers » ... « ils sont partis » ... elle constate que l’appartement a été fouillé, les disquettes dérangées, sont portefeuilles fouillé, salle de bains fouillée ... Elle ne comprend pas ... Elle demande s’ils ont laissé un document : « rien » ...

Mme REZIGA et sa belle-sœur, accompagnées d’une amie - Salima - décident de se rendre au Commissariat du 11ème : Mme REZIGA sort fumer une cigarette en attendant d’être reçues ... elle croise alors un des individus qui était présent lors de cette visite : grisonnant 50 à 60 ans, cheveux ondulés. Il sortait du Commissariat, il monte dans une Clio blanche N° * VOIR OUARDA.

En rentrant à nouveau, Mme REZIGA croise « le géomètre » ...

Elles sont accueillies par un policier, pour un dépôt de plainte, compte tenu qu’elles ne sont pas du tout sûres qu’il s’agisse de policiers dans le cadre d’une mission légale : elles racontent les faits, la fouille ... Le policier demande la description des individus, s’ils avaient un accent ... « non, ils étaient tous de type européen ... sauf un qui était un peu plus bronzé et semblait revenir de vacances ».

Au cours de l’audition, un policier appelle discrètement - Mme REZIGA le voit faire des signes dans son dos - celui qui prend l’audition et lui demande de venir : ils sortent du bureau ensemble, le policier qui prenait l’audition revient peu après ...

A la fin de cette audition, qui a été transcrite à la main uniquement, sur un registre semble-t’il, OUARDA demandera « mais, on ne nous donne pas de papier pour notre plainte ? » ... « non, c’est un main courante » ...

VERITE SOUS SURVEILLANCE II

EPISODE T.G.V. : QUI VEUT QUOI ?

Mme REZIGA, sa fille Nébia, de retour de Paris - où elles étaient en famille chez Mme Ouarda CHATMI, leur belle-sœur - et après la tenue du meeting organisé par le M.I.B. le Dimanche 17 Octobre 1999 à la Bourse du Travail de Saint-Denis ...

Durant ce meeting ont été évoqués les multiples situations de jeunes morts suite à des « bavures » policières ou aux multiples « suicides » dans les prisons françaises.

Mme REZIGA et sa fille Nébia prennent le T.G.V. à la Gare de Lyon à destination de Lyon Part-Dieu, nous sommes le Mercredi 20 Octobre 1999, T.G.V. Paris-Lyon de 15 h 00.

Arrivées en retard, elles n’ont pas le temps de prendre leurs billets, Mme REZIGA voit un contrôleur sur le quai, elle l’informe qu’elle n’a pas eu le temps de prendre les billets au guichet, celui-ci lui demande de bien vouloir l’attendre au wagon restaurant, où il lui délivrera les billets.

Mme REZIGA se rend au wagon restaurant, sa fille se rend à la cabine téléphonique du T.G.V.

Un individu, grand, cheveux châtains clairs, une moustache, habillé classique, avec un trois-quart, avec une serviette de cuir à la main, vient vers Mme REZIGA : « descendez du T.G.V. » ... « pourquoi ? ! non, je ne descends pas » ... « il y a plein de gens qui prennent le train en fraude, et ils n’ont pas d’argent pour payer, vous avez de quoi payer ? » ... « oui, bien sûr, j’ai de quoi payer et j’ai vu le contrôleur, il m’a dit d’attendre ici pour nous faire les billets » ... « vous avez de l’argent ? » ... « non » ... « nous ne prenons pas les cartes bleues » ... « j’ai mon chéquier » ...

L’individu regarde Mme REZIGA de haut en bas et s’en va ...

Il faut noter que :
lorsque l’individu interpelle Mme REZIGA, il ne se présente pas, il mentionne uniquement un terme d’ « inspecteur de ... », ce que Mme REZIGA n’a même pas le temps de comprendre ...

il ne lui montre aucune carte ni document attestant de cette « fonction » qu’il cite vaguement,

Il vient directement vers Mme REZIGA et avant toute autre demande éventuelle de contrôle, il lui dit « descendez du T.G.V. » ... sans même savoir si elle possède son titre de transport.

Mme REZIGA, passé l’instant de frayeur, continue à se demander si cet individu, tout comme ceux qui ont pénétré de manière illégale au domicile de sa belle-sœur Ouarda : QUI SONT ILS, QUE VEULENT-ILS ?

La recherche de la vérité sur les circonstances de la mort de son fils, qui mettent en lumière de multiples et douteuses implications des administrations - pénitentiaire, médicale, policière, judiciraire - constitue-t’elle une action illégale qui justifie que les personnes soient suivies, mises sous pression, intimidées ? Par le jeu de « services » qui fonctionnent semble-t’il en dehors de la légalité ... à moins que ... ?

VERITE SOUS SURVEILLANCE III

RENCONTRE SUR AUTOROUTE A 6 : Mr X est-il partout ?

Le Lundi 23 Août 1999, Mr REZIGA Nasserdine, qui vient de passer, suite à sa peine de prison, plusieurs jours au centre de détention administrative de Mesli-Amelot, dans la région parisienne - il était sous le régime de « double peine » ( prison puis expulsion ) - est libéré.

La famille vient le chercher.

De retour à leur domicile, sur l’autoroute A 6 dans le sens Nord-Sud, à environ 200 Km de Paris, ils s’arrêtent sur une aire d’autoroute pour prendre un café et se reposer.

C’est alors que Mr REZIGA Nasserdine voit l’individu qui était dans le bus qui a effectué l’étrange transfert de 80 - quatre-vingt - détenus le Mercredi 26 Août : celui genre voyou, boucle d’oreille à gauche, etc ...

Nacer le montrera à sa sœur, Mme REZIGA Kheïra, qui confirme cette description : quelques instants après, alors que Mme REZIGA ressort de la station pour voir où est l’individu et quel pourrait être le véhicule qu’il utilise ... celui-ci a disparu !