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Version de Wendy Lafleur à l’épreuve de celle des PSS

Mise en ligne : 15 novembre 2003

Texte de l'article :

L’enquête policière menée conjointement par les éléments de la Major Crime Investigation Team (MCIT) et la Western Division CID concernant les incidents survenus dans la soirée du 26 septembre en est à une étape qualifiée de "cruciale" après le "Recording" des dépositions du détenu Wendy Lafleur. En effet, il s’agit maintenant aux enquêteurs de confronter la version des faits du détenu Lafleur à celle des officiers du Prison Security Squad (PSS). Wendy Lafleur a fait ressortir qu’il a été roué de coups en présence des chefs de la prison dans la soirée du 26 - dont le nouveau commissaire des Prisons, Jensing Shipdoyal - et a donné sa version des faits concernant cette bastonnade. Quant aux officiers du PSS, ils maintiennent avoir réprimé, ce soir-là "une mutinerie en règle". Ci-dessous, les deux versions.

Lors de son interrogatoire effectué par les éléments de la MCIT, placée sous la supervision du surintendant Clifford Parsad, le détenu Wendy Lafleur a cité nommément une dizaine d’officiers de la PSS comme étant ses agresseurs. Il devait souligner qu’il se faisait passer à tabac sous le regard de quatre hauts gradés de la prison, dont le nouveau commissaire des Prisons Jensing Shipdoyal. Pour le détenu Lafleur, la situation vendredi soir à la prison était normale jusqu’aux alentours de 20h45, heure à laquelle la radio et les lampes électriques - éteintes depuis 20h comme à l’accoutumée - avaient été subitement rallumées.

"Quand sa finn arriver, nu finn compran ki enn zafer pu déroulé dans prison, sirtou ki radio ti pé joué fort. Pas ti pu kapav tendé ki pé passé. Moi ek mo bann camarades dans cellule, Christian, Michaël ek Alain, nu finn monte là-haut lor lilit l’étage pu guette ki pé passé", a déclaré en substance Wendy Lafleur. Il devait faire ressortir que le premier détenu à être emporté de force par les PSS était un certain Thiaton. A partir de là, la situation devait connaître une escalade de violence avec l’intervention des plus violentes des membres de l’opération-commando. "Zotte finn ouvert so cellule. Zotte finn batte li, zotte finn prend li zotte finn allé. Après, zotte finn revini pu prend Percy Hoseng. Zotte finn fer mem zafer are li. Le temps Percy ek bann PSS passe divant mo cellule, mo criyé : aret fer dominer ! Enn la voix dir moi : attane ! To tour oussi pu vini !", devait-il déclarer aux enquêteurs de la MCIT.

Wendy Lafleur déclare avoir effectivement subi le même sort que ses deux compagnons de geôle. Lorsqu’il se faisait passer à tabac, affirme-t-il, quatre hauts gradés de la prison étaient là et regardaient la scène. "Ti éna missié Shipdoyal, missié Jhinguth, Appadoo ek Hanumanthadu ki ti pé dibouté, ti pé riyé kan bann PSS ti pé batte moi ek ti pé tire moi dépi mo cellule", devait-il faire ressortir. Il devait citer ensuite nommément une dizaine d’officiers de la PSS qui faisaient partie de l’opération-commando. "Mo finn gagne batté are zotte lor mo lécorps entier à kout boggy. Zotte finn tire moi dépi Bloc B ek zotte finn traine moi ziska kot lavoir, soit environ 100 mètres avec mo cellule. Là, zotte finn kontinié batte moi. Après zotte finn jette-moi dans jardin fleur kot Remand Bloc C. Enn PSS finn mette enn poubelle lor mo latet ek finn appuye rebord poubelle-là lor mo lanucque. Tellement mo ti pé gagne dimal, enn lotte PSS finn presque coquin moi ek finn retourne moi dans mo cellule", a-t-il soutenu.

Dans sa cellule, ses codétenus devaient tenter de lui prodiguer des soins. Quelques minutes plus tard, un autre officier de la PSS vint le chercher "pu amenn moi l’hôpital". Au lieu de cela, il devait subir d’autres actes de violences près du Gate avant d’être finalement emmené au New Wing de la prison. Les coups continuaient de pleuvoir à la New Wing, mais le surintendant Ringadoo s’interposa en ces termes : "Pas batte li ici !" Wendy Lafleur fait ressortir avoir perdu connaissance juste après l’intervention énergique du surintendant Ringadoo en sa faveur.

Cette version des faits, tout comme celle d’autres détenus ayant subi les foudres de la PSS est contestée par les officiers de la PSS interrogés dans le sillage de l’enquête policière.