Selon leur version des faits, dans la soirée du 26 septembre une intervention musclée s’est avérée nécessaire pour réprimer une mutinerie. La situation aurait commencé à dégénérer en début de soirée quand les détenus du Blocs C ont été informés qu’ils allaient être transférés à la New Wing de la prison. Jusqu’aux alentours de 20h, disent les officiers, les négociations entre l’administration et les détenus se sont poursuivies. En pure perte. Ces derniers devaient systématiquement refuser de quitter le Bloc C. Ce serait vers cette heure que les prisonniers auraient commencé à manifester des signes d’hostilité en plaçant des sacs en plastique sur les caméras de surveillance. Cette action aurait été accompagnée d’un brouhaha de mécontentement.
La situation empirant, la PSS fut alors mandée en renfort dans la cour de la prison. Selon les officiers, il était attendu que la présence des membres l’unité de sécurité, équipés pour une intervention, ait un effet dissuasif sur les détenus. Certains de ces derniers auraient regagné leurs cellules tandis que quelques autres seraient restés dans la cour. Ceux-là, affirment les officiers, armés de bouts de bois, de morceaux de verre et de tessons de bouteilles étaient particulièrement excités. L’un d’eux, ajoutent-ils, se serait volontairement coupé, menaçant de contaminer de son sang quiconque tenterait de l’approcher. Pour les officiers, dès lors une intervention musclée était inévitable. Les PSS auraient ainsi reçu l’ordre d’un officier supérieur de foncer. "Ils ont dû taper sur les détenus pour les désarmer. Il y a eu quelques casualties. Cette partie de l’opération s’est déroulée très rapidement. Les prisonniers furent rapidement maîtrisés, certains sont allés se réfugier dans leurs cellules."
Suivant les instructions reçues, les membres de la PSS auraient par la suite commencé à sortir les détenus du Bloc C pour les transférer vers la New Wing. "Pour ceux qui se sont pliés aux ordres, tout s’est bien passé", affirment les officiers. D’autres se seraient montrés déterminés à résister. Dans certains cas, du gaz lacrymogène a dû être envoyé dans les cellules pour contraindre les détenus qui avaient barricadé leurs portes de l’intérieur de sortir. Quelques-uns auraient à ce moment tenté d’agresser les membres de la PSS qui ont à leur tour riposté.
Entre-temps, une autre opération avait lieu au niveau du Bloc B. Selon certaines informations, l’ordre avait été donné aux PSS d’intervenir auprès des Ring Leaders qui avaient contribué aux événements qui secoué la prison depuis une quinzaine de jours. "Les détenus à ce niveau étaient particulièrement hostiles envers les membres de la sécurité", disent les officiers. Une hostilité manifestée par des insultes et des tentatives d’intimidation et d’agression. De son côté, Wendy Lafleur se serait mis à courir aussitôt les portes de sa cellule ouverte. Selon les officiers, il aurait alors avalé des comprimés psychotropes qu’il avait en sa possession. Aussitôt Lafleur hors de sa cellule, des éléments de la PSS se sont lancés à sa poursuite, ces derniers craignant qu’il n’escalade l’un des bâtiments de la prison. Une bagarre aurait eu lieu entre Wendy Lafleur et les PSS qui étaient parvenus à le rattraper, le détenu offrant toujours de la résistance. Dans l’action, il aurait été blessé. Les officiers affirment que le prisonnier a été transféré à la New Wing, avançant que c’est de là, et non de La Bastille, qu’il a été conduit à l’hôpital le lendemain. Ils insistent aussi sur le fait que les comprimés avalés par Wendy Lafleur ont contribué à la dégradation de son état de santé. Pour rappel, de son côté, une fois sorti du coma, le détenu aurait affirmé à ses proches que ce sont les gardes qui l’avaient contraint à avaler un liquide blanchâtre samedi.
Suivant ces événements et les critiques formulées contre eux, les officiers de la prison affirment qu’ils étaient particulièrement découragés ajoutant que leurs collègues s’étaient contentés de suivre les ordres qui leur avaient été donnés. "On veut faire croire que nous sommes des bourreaux et que les détenus sont des héros. Ce qui s’est passé le vendredi 26 septembre découle une situation malsaine qui régnait dans la prison depuis deux semaines". D’autre part, les officiers affirment que certains de leurs collègues ont été agressés par des proches de certains détenus et que d’autres ont été menacés.