Le conseil d’administration de l’Association des services de réhabilitation sociale du Québec a été saisie de l’intention du gouvernement du Québec de privatiser un centre de détention en Montérégie sur le modèle européen (français ou britannique) de partenariat public/privé, communément appelé PPP. Il s’agirait de confier la construction d’un nouvel établissement au secteur privé, ainsi que peut-être une partie ou la totalité de sa gestion.
Selon des discussions informelles que nous avons eues avec des représentants du Ministère de la Sécurité publique, il semble que le modèle de gestion de type français (semi-privé) soit envisagé. Celui-ci offre plusieurs possibilités : par exemple, les immobilisations peuvent être privées alors que la gestion de la sécurité, tout comme les programmes, peuvent être publics. Le modèle peut donc consister en une privatisation complète ou partielle des opérations.
Il s’agirait d’un tournant important en matière correctionnelle au Québec, puisque le Ministère de la Sécurité publique n’avait jamais considéré contracter avec le secteur privé à but lucratif pour gérer ses établissements.
La privatisation des prisons s’est beaucoup développée aux États-Unis au cours des années 1990, devenant un secteur lucratif important, ainsi que dans d’autres pays tels le Royaume-Uni, l’Australie ou la France. L’implication du secteur privé est cependant récente au Canada, où l’on ne compte que quelques initiatives.
Il s’agit ainsi de considérer les enjeux posés par la privatisation d’établissements de détention, en dressant le portrait des tendances internationales.
Source : ASRSQ, 2004