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(2002) Où va-t-on nous mettre ?

Mise en ligne : 18 février 2002

Dernière modification : 14 novembre 2004

Texte de l'article :

Jacqua Laurent
3000004 3/093
MA de Fresnes
944261 Fresnes
Le 18/02/02

A l’Envolée,

Salut à vous

Si même dans les centrales on ne veut plus de nous où va-t-on nous mettre ?

C’est le mercredi 13 février qu’à 6 heures pétantes, on est venu me "soulever" à coup de boucliers par l’équipe d’intervention de St Maur. J’ai cru que c’était le GIGN qui intervenait dans ma cellule lorsqu’ils sont entrés en force !
Menottés dans les lits nous étions une dizaine en caleçon dans les salles d’attente, prêts à décoller pour les MA de la région parisienne...

A 11 h j’étais à Fresnes sans paquetage comme mes compagnons d’infortune disséminés dans d’autres établissements, placés au DPS ou au QI.
Nous nous demandons encore à quoi rime ce cirque.
On nous condamne à des vingt ans, des trente ans, des perpètes et on sait plus quoi faire de nous ! ?
A qui la faute ? On ne va tout de même pas se pendre pour leur faire plaisir.
Bref s’ils n’ont plus de solutions et qu’ils tremblent, ils n’ont qu’à nous mettre dehors à coup de conditionnelles...
Plus personne ne veut de nous nulle part, nous sommes tous issu des QI, des graines de béton rebelles, c’est comme ça et faudra faire avec.
Bientôt c’est les élections, ordre est donné pour que les centrales restent sages. Alors ils purgent à tout va pour rassurer les foules baignées d’insécurité.
On nous colle une dangerosité factice, on subit la répression et l’oppression de façon totalement arbitraire, on fait ce que l’on veut de nous et cette injustice est intolérable. Nos familles, nos équilibres, nos vies, nos stabilités sont jetés aux oubliettes, je proteste contre ces méthodes et traitements qui détruisent.
Après les élections on nous jettera une fois de plus en centrale mais jusqu’à quand ?!

Ceux qui ont été transférés ainsi que ceux qui ont été placés au QI sont les boucs émissaires d’un système surpuissant qui abuse en toute impunité de son pouvoir. Le pire c’est que nous le savons, qu’ils le savent, et alors rien ne change, c’est comme ça !

Je salue tous mes frères de galère, on reste fort, on reste debout !

A bientôt

Laurent