Abdelhamid Hakkar s’est vu une nouvelle fois refuser sa demande de libération conditionnelle.
... Il y a de cela quelques mois, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté et de l’examen de dangerosité de Bordeaux déclare que la libération conditionnelle d’AbdelHamid Hakkar est « opportune ». Toutes les conditions semblaient réunies pour qu’Abdelhamid Hakkar puisse être libéré après plus de 26 ans de détention.
Selon les experts, Abdelhamid Hakkar peut se réadapter à une vie hors de la prison et un travail l’attend dès sa sortie.
Le 22 juillet 2010, la cour d’appel de Toulouse a "donné un accord de principe" à cette demande qui lui "apparaissait justifiée" mais avait ordonné un complément d’information "concernant trois modalités formelles sur l’aménagement de (sa) peine". "Les vérifications effectuées et rentrées au dossier de la cour d’appel se sont toutes révélées en faveur de Monsieur Hakkar", selon son avocate Maître Alix Canu-Bernard du barreau de Paris.
Néanmoins, un réel et solide projet a été mis en place de façon à permettre à Monsieur Hakkar de se réinsérer socialement et professionnellement.
Mais, "la cour d’Appel de Toulouse, a contre toute attente rejeté cette demande de libération conditionnelle au motif que ce projet supposait" que le détenu "puisse obtenir un titre de séjour pour travailler et rester en France pendant la durée de l’aménagement" de sa peine.
Ce titre de séjour dont une photocopie est bien en évidence sur le bureau de l’avocate parisienne (carte d’identité française délivrée le 16 septembre 2010).
La famille d’Abdelhamid Hakkar est atterrée, en état de choc suite à cette décision. Elle n’aurait jamais pu imaginer un tel refus : tous les rapports concernant cette libération étaient favorables. Le projet professionnel est tout à fait acceptable et tout à fait convenable.
Comment alors interpréter ce refus ??? Du côté de la famille, ce n’est rien d’autre que du mépris, plus grave encore un harcèlement sans nom, sans motif ... et surtout sans fin. Ces interminables années de détention, les nombreuses années d’isolement, les innombrables transferts... en bref, le traitement carcéral particulièrement sévère infligé à Abdelhamid (depuis 1984) nous laisse perplexes. Comment illustrer et expliquer toutes ses souffrances infligées à Abdelhamid ?
Qui veut la peau d’Abdelhamid Hakkar ? s’interrogera l’une de ses soeurs ? Pourquoi la justice se montre t elle aussi peu clémente ? Pourquoi Abdelhamid dérange t-il autant ? Sa personnalité, sa combativité, sa richesse d’esprit lui valent autant de mépris ? ...
Un de ses frères, les larmes aux yeux demandera à échanger sa vie contre celle de son frère aîné... "je veux juste qu’il goutte un peu de liberté... "Prenez moi ma vie, rendez lui la sienne"...
L’incompréhension, les interrogations, les émotions s’entrechoquent, s’entremêlent... La famille de Monsieur Hakkar reste pudique et n’ose pas dévoiler sa peine tout comme sa rancoeur : elles sont inexprimables et sans limite...
La famille de Monsieur Hakkar s’interroge sur les valeurs républicaines : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE... comme elle s’interroge sur le le symbole de la justice... "Thémis n’est elle pas déshonorée : ses trois filles : l’Equité, la Loi et la Paix ne sont elles pas devenues "folles" ... dans cette affaire à dormir debout, dans cette affaire à devenir fous...
La famille a toujours cru en une justice vraie et droite, en une justice juste et raide.
Alfred Jarry disait : « Les balances de la justice trébuchent et pourtant l’on dit raide comme la justice. La justice serait-elle ivre ? »
Alfred Jarry disait : « Les balances de la justice trébuchent et pourtant l’on dit raide comme la justice. La justice serait-elle ivre ? »
De notre côté, nous osons le croire.
Famille Hakkar
Contact Presse :
> Maitre Canu Bernard : 01 40 67 18 80
Lire également à propos de cette décision :
> Les couloirs de la mort à la française
> Intégralité de l’arrêt du 4 novembre 2010