Dans mes cinq mètres sur trois,
Je vis en concubinage
Avec quelques cafards.
Je vis dans l’hygiène et j’aime la propreté,
Mais ils sont là !
Leurs trajectoires géométriques ne m’importunent pas,
Leur ascension des parois ne m’affole pas.
Aucune sensation de panique.
Phobie ?
Parce qu’ils sont porteurs de maladies,
Vecteurs d’infection ?
Voilà bien leur seule utilité.
Aucune odeur, aucune puanteur !
Leur langue n’est ni travestie, ni idiote,
Ni fausseté ni hypocrisie,
Ni jalousie, ni envie.
Ils ne vous font pas d’illusion,
Ils ne vivent ni d’amour intéressé,
Ni d’amitié mercenaire.
Qu’ils soient noirs, jaunes ou marrons,
Ils remuent leurs petites cornes ...
Qu’ils sont loin, heureusement ! de l’humanité,
Celle qui a les vraies cornes !
Eux n’ont rien d’humain,
Ce sont seulement de petits êtres futiles
Qui sillonnent mes murs,
Dans une incessante recherche de nourriture.
Ils vivent dans les placards.
Je suis au placard avec mes cafards.
L’homme sillonne les planètes,
Semant haines et rancoeurs,
Labourant la tyrannies et ramassant son sang.
Qui est le véritable cafard ?
Homme, ne sens-tu pas l’odeur de ta conscience ?
Les maîtres de la planète devraient peut-être
Adopter des cafards sur leurs étendards.