1) Contexte :
Les projets artistiques et culturels sont proposés aux détenus par les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation des établissements (SPIP). Entre autres tâches (le suivi individuel des détenus est la plus lourde - jusqu’à 200 dossiers par personne) les Conseillers d’Insertion et de Probation (dits travailleurs sociaux), fonctionnaires de l’Administration Pénitentiaire coordonnent les activités au sein de ces services.
2) Structure du projet :
Une note d’intention, un contenu, un budget.
- La note d’intention
Elle doit porter l’authenticité de la démarche artistique et humaine. Bien que la volonté réelle de l’Administration Pénitentiare (AP) soit d’occuper les détenus en favorisant (au mieux) le développement personnel, certains SPIP sont sensibles à l’ouverture des projets culturels sur l’extérieur (entrée du public pour des spectacles, captations vidéo, édition de travaux d’écriture, expositions de travaux plastiques, etc.) et à leur inscription dans leur mission d’Insertion (tissage de liens entre les détenus et l’extérieur, mise en perspective avec des formations, des emplois, etc.). Quittant les lieux communs compassionnels, évitant les contresens messianiques, les projets riches, sincères et réfléchis alimentent une force de progrès indispensable pour toutes les parties en présence.
- Le contenu du projet
Il doit anticiper au maximum la progression pratique du travail. Tout ce qui se décide au dernier moment est contradictoire avec le fonctionnement des établissements pénitentiaires. Ainsi, la captation vidéo d’un travail doit être prévue dès le départ (les autorisations sont longues à obtenir), l’entrée d’un public doit être annoncée depuis le début et la liste des invités produite à temps (un contrôle du casier judiciaire est opéré sur chacun), le matériel envisagé doit être détaillé, et ainsi de suite.
- Le budget
Il doit être détaillé en charges et produits (Ministère de la Culture, Minstère de la Justice, Etablissements, etc.)
A qui proposer le projet ?
Au niveau régional
Les chargés de mission culture/justice sont chargés de mettre en place une programmation culturelle dans les établissements dans le cadre du partenariat Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) / Direction Régionale des Services Pénitentiaires (DRSP).
Ils constituent un observatoire privilégié des activités culturelles en détention au niveau régional et une force de proposition.
AGENCE CBA AQUITAINE
15, rue Maubec BP049 33037 BORDEAUX
tel 05 56 92 88 65
*CRL BOURGOGNE
29, rue Buffon 21000 DIJON
tel 03 80 68 80 20
*ASSOCIATION FOL
35 45, rue du Capitaine MAIGNAN 35000 RENNES
tel 02 99 67 10 67
*AGENCE INTERBIBLY CHAMPAGNE ARDENNE
Espace Catalaunia 7bis rue Thiers 51000 CHALONS EN CHAMPAGNE
tel 03 26 65 02 08
*AGENCE COBRA AUVERGNE
6, rue Grégoire de Tours 63000 CLERMONT FERRAND
tel 04 73 31 99 00
*AGENCE COBB BRETAGNE
19, avenue Bataille Flandres Dunkerque 35043 RENNES CEDEX
tel 02 99 59 08 96
*CENTRE CRL Quartier Rochambeau BP 122 41106 VENDOME cedex
tel 02 54 72 27 49
*AGENCE ACCOLADE FRANCHE COMTE
Bibliothèque Municipale Centre des 4 as 90000 BELFORT
tel 03 81 81 79 33
*CLLR LANGUEDOC ROUSSILLON
Boulevard Chevalier de Clerville Centre commercial du Château Vert BP402 34204 SETE CEDEX
tel 04 67 53 25 06
*CRL MIDI PYRENEES
5 rue du Moulin Bayard BP 842 31961 TOULOUSE CEDEX
tel 05 62 73 68 08
*AGENCE ABCD POITOU CHARENTES
2 bis rue du jardin des Plantes 86000 POITIERS
tel 05 49 41 46 44
*CRI ILLETRISME PACA
44, rue Pierre Dupré 13006 MARSEILLE
tel 04 91 08 49 89
*FFCB MISSION IDF
54, Bvd Richard Lenoir 75011 PARIS
tel 01 43 57 85 02
*AGENCE ALCOL LIMOUSIN
34, rue Gustave Nadaud 87000 LIMOGES
tel 05 55 77 47 49
- *AGENCE COMELLIA HTE NORMANDIE
4, rue du Contrat Social 76000 ROUEN
tel 02 32 10 04 90
*AGENCE ARALD Rhône Alpes
25 rue Chazières 69004 LYON
tel 04 78 39 58 87
*Association CARDAN
Mission NPC PICARDIE 91, rue Saint Roch 80000 AMIENS
tel 03 22 92 03 26
• Les conseillers DRAC chargés du protocole Culture Justice.
http://www.culture.fr/culture/min/organigramme/html/drac/index-drac-organigrammes.htm
Au niveau départemental
• Les DSPIP ( Directeurs des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation)
http://www.annuaires.justice.gouv.f...
Au niveau local
Les SPIP des établissements.
http://www.prison.eu.org/article.php3?id_article=948
ou
http://www.annuaires.justice.gouv.f...
3) A savoir
Les projets artistiques et culturels se développent différemment dans les Maisons d’Arrêt et les Centres de Peines.
Les 117 Maisons d’Arrêt accueillent les prévenus, les condamnés à de courtes peines et les personnes en transfert. Au delà du surpeuplement carcéral qu’elles concentrent, elles réunissent tous les handicaps qui s’opposent au développement des activités culturelles : Peu de locaux, priorité à la sécurité et à l’occupationnel ; discipline radicale, stress et douleur des personnes (à 3 ou 4 par cellule 22 heures sur 24), instabilité des groupes (absences liées aux parloirs avocat ou famille, transferts, libérations, etc), impossibilité de communiquer avec les participants en dehors des stricts temps de travail dans les salles, ouverture sur l’extérieur minimale (public, filmage)
Les 55 centres de peines reçoivent les condamnés dans des conditions de circulation et de contrainte moins sévères. Les activités artistiques peuvent mieux s’y développer et produire des fruits dans la durée au niveau individuel et collectif, à l’intérieur et vers l’extérieur, pour peu que l’on ait compris les enjeux de son engagement d’artiste en détention.
Intervenir en détention est un privilège humain et social.
Les 2 à 3% des prisonniers qui participent aux activités de façon intensive ont une culture approfondie des intervenants en détention et développent une forte acuité sur les intentions réelles (financières, sociales, compassionnelles, humaines, ...) des nouveaux venus. Espace de l’analyse permanente, il y est impossible de truquer. Qui s’y essaye s’expose en Centre de Peine à la disparition du groupe, en Maison d’Arrêt à l’asservissement à l’objectif minimal de l’occupationnel : Les participants se trouvent toujours mieux en dehors de leur cellule.
On reçoit en prison, concentré de cultures et de savoirs, autant et souvent plus, que tout ce que l’on penserait naïvement y apporter.
Accepter d’ouvrir les yeux et de transmettre simplement à l’extérieur cette vérité fondamentale, à la fois par l’objet artistique, par le témoignage, et par la fidélité aux rencontres faites, permet de dépasser un colportage édonistique des mythes et fantasmes qui conforte le contrôle social.