LTDH/Bulletin d’information
jeudi 19 février 2004
http://www.reveiltunisien.org/breve.php3?id_breve=883
[TUNISIA -The Observer]
Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme
Infos Express 19évrier 2004
e-Bulletin d’information
LTDH - fondée en 1977 - Adresse : 21, rue Baudelaire - El Omrane - 1005 Tunis / tél. 71.894145 / fax : 71.892866 /site : www.ltdh.org
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La LTDH a été informée que M Badreddine Ben Hassen Ben Mokhtar Reguii, 29 ans, demeurant à Mégrine (banlieue Nord de Tunis) est décédé le 8 février 2004 au centre de détention de Bouchoucha dans des conditions suspectes.Il a été transporté à l’hôpital Charles Nicolle le 8 février, il a été inhumé le 11 février 2004.
Badreddine a été arrêté pour un délit de droit commun le 2 février 2004.Le 9 février, des agents de police ont informé sa famille de son décès, alléguant qu’il s’agit d’un suicide. Les membres de la famille de la victime, qui ont constaté des traces de violence sur le corps du défunt rejettent la thèse du suicide et la famille est persuadée que Badreddine est mort suite à de mauvais traitements et à des actes de torture.
Condamné en novembre 2000 à 3 ans de prison ferme dans l’affaire du groupe islamiste « Ansar » ( groupe de Abdellatif Bouhjila) il avait été libéré à la fin de 2002 et astreint à une mesure de contrôle administratif. Selon sa famille il était recherché depuis quelque temps pour divers délits de droit commun.
Anis Ben Fradj, Nadhem Zghidi et Samir Fourati ont mis fin aujourd’hui 18 février 2004à leur grève de la faim. Anis Ben Fradj et Nadhem Zghidi viennent d’obtenir leur ré-intégration à l’Université, respectivement à Sousse (Centre) et à Sfax (sud. Samir Fourati devrait pouvoir s’inscrire à la faculté de la Mannouba (Tunis)
Par ailleurs Abdellatif Makki et Jalel Ayyed ( anciens détenus d’opinion qui ont purgé chacun 10 ans de prison ferme ) poursuivent la grève de la faim qu’ils entament depuis le 7 février pour protester contre l’interdiction de poursuivre les études dont ils font l’objet et pour exiger la levée de cette interdiction
La Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l’homme organise le 26 février 2004 un séminaire sur « les mécanismes régionaux et les mécanisme internationaux de la défense des droits de l’homme » à l’occasion de la célébration de Journée Internationale la Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l’homme organise un séminaire le 12 Mars 2004 sur le
Thème « Le démantèlement de l’accord multifibre et ses répercutions sur la main d’œuvre féminine en Tunisie » .
Le Congrès de section de Siliana de la Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme s’est déroulé le dimanche 15 février 2004 à l’école 7 novembre à Siliana.
Les travaux du congrès qui étaient présidés par Me. Mokhtar Trifi, Président de la LTDH se sont achevés par l’élection du nouveau Comité de la section ainsi que par l’attribution des fonctions à l’intérieur de ce comité comme suit :
M. Abdessattar ben Moussa (president) , M Noureddine Nammouchi (vice president) ,M Mouldi Sayari ( vice president) , M Hedi Atitaoui ( SG) M Kamel Zerari ( SGA) M Ahmed Drissi ( Tresorier) et M Hassen Manai ( TA).
Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme
Tunis le, 31 janvier 2004
Communiqué (traduit de l’arabe)
Le Comité Directeur de la LTDH a suivi avec préoccupation la campagne tendancieuse dont a été victime le président de la section de Sfax Sud de la LTDH Lassâad JAMOUSSI . Ce dernier est accusé d’avoir fait une déclaration contraire aux principes des droits de l’Homme et aux objectifs de la LTDH. Accusations récusées par le président de la section de Sfax Sud qui a même démenti avoir été contacté par l’auteur de ces accusations le mettant au défi de prouver le contraire.
Le Comité Directeur qui exprime sa solidarité à M. Lassâad JAMOUSSI, et condamne les campagnes continues contre ses militants renouvelle son appel au respect des règles de bonne conduite entre militants des Droits Humains et à éviter tout ce qui peut porter atteinte à la crédibilité du mouvement des droits de l’Homme.
Pour le Comité Directeur
Le Président Mokhtar Trifi
Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme
Tunis le 24 janvier 2004
Déclaration
(traduite de l’arabe)
Devant la détérioration continue de la situation dans les prisons, notamment celle des prisonniers politiques dont plusieurs d’entre eux ont dû déclencher des grèves de faim de longue durée, le Comité Directeur de la LTDH a déclaré la journée du samedi 24 janvier 2004 « JOURNEE NATIONALE DU PRISONNIER »
A cet effet, le Comité a décidé l’organisation de rassemblements pacifiques et la constitution de délégations pour s’entretenir avec les directeurs des prisons, revendiquer la possibilité de visiter les lieux de détention, de s’enquérir sur la situation des prisonniers politiques et faire respecter leurs droits garantis par la Loi sur les prisons et par l’Ensemble des règles minima pour le traitement des détenus adopté par les Nations Unies.
Mais, dès les premières heures de cette Journée, plusieurs membres des forces de sécurité ont investi les espaces jouxtant les locaux des Sections Régionales de la Ligue, ainsi que les prisons et l’entrée des villes imposant aux citoyens de dévoiler leurs identités et barrant la route devant les délégations de la Ligue pour les empêcher d’atteindre les prisons.
A TUNIS, une filature rapprochée a été imposée au Président de la Ligue, aux membres du Comité Directeur et autres militants qui ont tenté de se diriger vers la prison 9 avril. Un dispositif impressionnant de policiers a occupé toutes les voies d’accès à cette prison y interdisant le stationnement des véhicules, contrôlant l’identité des passants et refoulant tous ceux qu’ils soupçonnent de participer à l’action.
A BIZERTE, les forces de l’ordre ont assiégé le local de la Section depuis la matinée. Elles ont investi les cafés habituellement fréquentés par les militants et ont obligé plusieurs automobilistes se dirigeant vers la ville de s’arrêter et décliner leur identité. Installant des barrages routiers à trois kms des prisons Borj Erroumi et Nadhour, elles ont empêché la délégation de la Ligue d’atteindre les deux prisons. Un de leur responsable a déclaré qu’il a l’ordre d’interdire à la délégation de la Ligue de demander un entretien aux directeurs des prisons.
A JENDOUBA, une délégation de militants de la Ligue qui voulait se rendre à la prison de Bellarigia a été immobilisée à deux kms de la prison par un barrage policier.
A KAIROUAN, la Police s’est attroupée en grand nombre devant le local de la Section. Elle a escorté la délégation de la Ligue avant d’arrêter sa progression à un km de la prison à l’aide d’un barrage routier.
Même scénario à SOUSSE où la Police a utilisé, là encore, des barrages à trois kms de la prison de Messâadine.
A MONASTIR, une importante délégation de militantes et de militants a été empêchée par les forces de l’ordre de se rendre à la prison de la ville. M. Abdelkrim Hdhili, membre du Comité Directeur et M.Salem Haddad, président de la section ont, néanmoins, pu atteindre la prison et s’entretenir avec des agents mais ils n’ont pas réussi à transmettre une lettre au directeur.
A SFAX, plusieurs agents de police se sont mis en faction devant le local de la Ligue ainsi que devant le bureau de Maître Mekki Jaziri, d’où la délégation devait partir. M. Jaziri, membre du Comité de la Section de Sfax Sud a d’ailleurs été arrêté pour contrôle d’identité. Répondant à l’appel des deux Sections de Sfax Nord et Sud, près de cinquante militants se sont rassemblés à proximité de la prison mais ils ont été tenus à distance par une barrière de policiers commandés par le chef de district qui les a sommés de quitter les lieux arguant du fait que personne ne peut atteindre la prison sans les autorisations nécessaires.
A MEDNINE, le président de la Section s’est rendu à la prison civile mais il a été empêché de rencontrer le directeur.
Le Comité Directeur tient à exprimer sa réprobation de ces pratiques dangereuses qui violent le droit de rassemblement pacifique, le droit de se déplacer et celui d’exprimer ses opinions. Il considère qu’une telle pesanteur sécuritaire est disproportionnée avec une action civile et pacifique revendiquant des droits élémentaires minimaux garantis par les lois et les instruments internationaux ratifiés par l’état tunisien.
Le Comité réitère sa préoccupation de la situation des prisonniers politiques victimes de violations dangereuses de leurs droits et de négligences sanitaires ayant dans certains cas entraîné la mort. Ces prisonniers souffrent d’isolement continu provoquant de troubles psychologiques. Ils sont également privés de lecture, d’écriture, ils sont coupés du monde extérieur, victimes d’humiliations et de violences physiques, d’autres subissent tous les désagréments liés au surpeuplement des cellules. Les multiples transferts d’une prison à l’autre les éloignent des leurs et éreintent les familles
La Ligue rappelle qu’il est urgent que ce dossier soit traité dans la transparence et la conviction nécessaires pour améliorer la situation dans les prisons. La Ligue insiste sur la nécessité de lui permettre de visiter les prisons dans les plus brefs délais. Elle revendique la libération des prisonniers politiques et la promulgation de la loi d’amnistie.
Pour le comité directeur
Le président Mokhtar Trifi