Lorsqu’il y a un suicide, nous sommes tout de suite au courant. Récemment, à
Loos lès Lille, nous avons eu quatre suicides en une semaine, deux par pendaison
et deux par absorption de médicaments. Il y a des séries.
Nous,
les surveillants, jouons un rôle social, mais qui reste secondaire. Notre
mission principale, c’est la sécurité pour tout le monde. Nous ne sommes pas en
effectifs suffisants pour intervenir à chaque fois. Il faut s’occuper des
douches, des activités, des promenades, etc. Et puis la communication est
difficile. Il y a beaucoup de " pointeurs " [des violeurs] qui se suicident. Ils
sont beaucoup plus isolés que les autres, car ils subissent des violences. Ils
ont donc moins d’activité, se sentent plus seuls.
En terme de prévention,
il y a eu la mise en place de psychologues, et c’est une bonne chose. Cela
dit, celui qui veut se suicider peut le faire. Après il y a les automutilations,
mais on ne fait pas attention, c’est du chantage.
Loos était un site-pilote
mais concrètement, cela n’a rien changé, à part peut-être une présence médicale
plus importante. À la source du problème, je pense qu’il y a aussi les mauvaises
relations entre les surveillants et le personnel médical.