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Franck Desfontaines, surveillant en détention, représentant syndical UFAP

"Ceux qui veulent vraiment se suicider y arrivent sans problème"

Mise en ligne : 26 avril 2002

Texte de l'article :

Lorsqu’il y a un suicide, nous sommes tout de suite au courant. Récemment, à Loos lès Lille, nous avons eu quatre suicides en une semaine, deux par pendaison et deux par absorption de médicaments. Il y a des séries.

Nous, les surveillants, jouons un rôle social, mais qui reste secondaire. Notre mission principale, c’est la sécurité pour tout le monde. Nous ne sommes pas en effectifs suffisants pour intervenir à chaque fois. Il faut s’occuper des douches, des activités, des promenades, etc. Et puis la communication est difficile. Il y a beaucoup de " pointeurs " [des violeurs] qui se suicident. Ils sont beaucoup plus isolés que les autres, car ils subissent des violences. Ils ont donc moins d’activité, se sentent plus seuls.

En terme de prévention, il y a eu la mise en place de psychologues, et c’est une bonne chose. Cela dit, celui qui veut se suicider peut le faire. Après il y a les automutilations, mais on ne fait pas attention, c’est du chantage.
Loos était un site-pilote mais concrètement, cela n’a rien changé, à part peut-être une présence médicale plus importante. À la source du problème, je pense qu’il y a aussi les mauvaises relations entre les surveillants et le personnel médical.