Dans les lettres que nous recevons des détenus, beaucoup font allusion au suicide. Nous sommes là, avec d’autres, pour les aider à reprendre goût à la vie. Je pense que nous jouons un rôle important qui permet de contenir le phénomène des suicides en prison, et donc de sauver des vies.
On sait bien quelle est l’importance du courrier en prison : lorsqu’il y a une grève de la Poste, les surveillants paniquent tant ils savent le réconfort qu’apportent les lettres de l’extérieur aux détenus.
Parfois nous sommes leur seul soutien, car beaucoup sont coupés de leur famille. Écrire leur donne la possibilité de se raconter. Quand nous sentons que l’un d’entre eux va très mal, nous alertons les services pénitentiaires qui sont censés prendre le relais. C’est de " l’assistance à personne en danger ". Mais jamais nous ne pourrons pallier la détresse, la promiscuité, le manque de personnel d’encadrement.