LA REINSERTION APRES UNE VIE CARCERALE
par Beau Aurélie,
Goma Emmanuelle, Treignier Charléne et Lassalle Ophélie
Depuis la nuit des temps, le mot prison est connu de tous sous la forme d’un lieu de détention ayant pour but de punir et de faire payer le crime commis. Pourtant, même à la fin de la détention la condamnation est toujours là. En effet la réinsertion ne fut prise en compte que tardivement. Il faudra attendre 1791 pour entendre ces mots « Réhabiliter autant que punir ». Telle était la devise des créateurs de la prison moderne. Depuis il est question d’équilibre entre la sanction et la réinsertion dans la société. Réinsérer a un sens très précis : il s’agit d’insérer ; réintroduire à nouveau quelqu’un dans la société, dans un groupe. Pour que ces mots prennent de la valeur aux yeux des gens et marquent leurs esprits, il serait aise d’illustrer notre thème par un exemple très simple : lorsqu’un élève arrive trois mois après la rentrée il faut qu’il s’adapte à de nouvelles méthodes d’enseignement et qu’il se fraie un passage dans la classe puisque des groupes s’y sont déjà créés. De même, un individu qui reste dix ans incarcéré et coupé du monde devra faire le même travail mais dans un niveau plus élevé. Est-il si simple de s’imposer en tant que tel ? Il faut ajouter à cela que 60% des détenus sortent sans emploi et environ 25% possèdent moins de quinze euros à la sortie ; ce qui nous amène à près d’une récidive sur trois.
Le prisonnier a payé ses erreurs mais il n’est pas là pour payer les failles d’un système perfectible. A la vue de ce constat alarmant nous ne pouvons que nous demander : Y’a-t-il une vie après la prison ?
Nous nous pencherons dans un premier temps sur l’Histoire de la réinsertion, puis nous verrons dans un second temps comment la littérature peut favoriser l’intégration des détenus, pour enfin finir avec les différents points de vue et acteurs de ce phénomène.
I- LA REINSERTION DU POINT DE VUE HISTORIQUE
Il faudra attendre 1791 pour que la réinsertion soit prise en compte.
Dans l’Antiquité, au Moyen Age et même au début des Temps Modernes, la réinsertion était impossible : la prison n’était pas considérée comme une peine ayant pour but l’amendement du condamné. En Grèce comme à Rome, les peines usuelles étaient la confiscation des biens, le bannissement, l’exil ou la mort. Comment vouliez-vous croire à une nouvelle vie après la prison dans de telles conditions ?
La prison servait de lieu de détention préventive, de contrainte pour obliger les détenus à s’acquitter de leurs dettes, ou encore de lieu de supplice. En aucun cas l’on se préoccupait de l’état psychologique dans lequel se trouvait le détenu.
Jusqu’au XVIIIe siècle, les prisons restèrent réservées essentiellement aux inculpés en instance de jugement et aux condamnés qui attendaient leur départ pour les galères, la déportation ou l’échafaud. La spécificité ne s’arrêtait pas là car il existait des prisons pour les prisonniers politiques tel que la Bastille ou encore des « maisons de force » qui accueillaient les mendiants, les vagabonds, les prostituées, les fous...Est-ce une raison d’emprisonner un individu sous prétexte qu’il cherche de quoi se nourrir ou qu’il cherche un endroit où résider ? C’est pour cette raison qu’en France, dès 1557, Henri II essaya de réformer le système pénitentiaire car il jugeait que « les prisons ont été faites pour la garde des prisonniers mais elles leur apportent plus grande peine qu’ils n’ont méritées. » De nombreux changements s’opérèrent dans d’autres pays. En 1703, le Pape Clément XI ouvrit la voie aux réformes modernes en fondant à Rome l’hospice de St Michel à Ripa : cette maison de correction pour jeunes gens inaugurait le régime cellulaire et se donnait pour but essentiel l’amendement des détenus qui devaient y recevoir une instruction religieuse et une formation professionnelle. La notion de réinsertion commence à prendre forme et à avoir un sens. En tous cas, elle est présente dans les esprits. C’est à partir de la Révolution que la prison devint une peine habituellement infligée par les tribunaux.
Arriva 1791 où la réinsertion fût enfin prise en compte car les inventeurs de la prison moderne avait une ambition : « Réhabiliter autant que punir ».
Il existe maintenant 2 sortes de prisons :
-les maisons d’arrêt pour les courtes peines et les prévenus.
-les maisons centrales pour les longues.
Il faut savoir que ni la première République ni Napoléon ne se soucièrent beaucoup de la condition des détenus à la différence de la Restauration, qui créa une Société des prisons et prit les premières mesures humanitaires.
Voici une réforme datant de 1945 : « la peine privative de liberté a pour but essentiel l’amendement et le reclassement social des condamnés. »
L’amendement et le reclassement social se sont développés ; le but essentiel de l’emprisonnement étant alors d’aider à la réinsertion. En outre, l’Institution des juges chargés de l’application des peines doivent suivre après le jugement le sort des condamnés et , selon les progrès accomplis par ceux-ci, peuvent prendre des mesures de faveur, allant jusqu’au placement à l’extérieur et à la semi liberté.
Depuis 1971 la réinsertion a vraiment un but : aider le détenu à se réintroduire dans la société. Les réformes sont alors destinées à rendre au détenu une citoyenneté qui lui est encore refusée.
II- LA REINSERTION DU POINT DE VUE LITTERAIRE
La réinsertion des prisonniers a été un sujet très exploité par un grand nombre d’écrivain ; d’ailleurs cet investissement littéraire a facilité l’acceptation des détenus et a permis surtout de faire comprendre à la société que ces derniers ne sont pas tous des « monstres ».
Le premier et le plus connu a s’être intéressé à cet aspect de la société est Victor Hugo avec son personnage de Jean Valjean. En effet à travers cet homme issu des Misérables, Hugo a voulu donner l’exemple d’une mauvaise réinsertion ce qui était le plus fréquent au milieu du XIXéme siècle. Jean Valjean était un jeune homme pauvre et orphelin condamné au bagne pour le vol d’un morceau de pain. Par la faute de la société il va être en butte à toutes les brimades et à tous les vices. Il s’en indigna et concluant qu’il était victime d’une iniquité, il en arriva à cette conviction qu’il n’avait pour se défendre contre les hommes que sa haine car ces derniers ne l’avaient, à chaque fois, approchés que pour le meurtrir. Tel était-il à sa sortie du bagne, haineux, lugubre et sombre à faire peur. Le mauvais accueil et les insultes redoublaient sa colère et sa haine mais ce fut alors qu’il fit la rencontre de Monseigneur Myriel. Le bon évêque le logea quand tout le monde lui fermait la porte ; mieux, Jean Valjean l’ayant volé, il le fit libéré en déclarant que ce qu’on l’accusait d’avoir volé était un cadeau. Bouleversé par ce geste, pour lui incompréhensible, Jean Valjean commença à s’ouvrir à la lumière du bien. Plus tard il devient sous le nom de Monseigneur Madeleine une sorte de saint laïc qui fait régner justice et prospérité sur une toute petite ville. Il devient riche mais n’use de sa fortune que pour soulager la souffrance des autres. Il recueille Cosette et s’occupe d’elle mais apprenant qu’on a arrêté un ancien forçat qui suppose être Jean Valjean, il renonce à sa situation et part se dénoncer. Il se présente au tribunal qui découvre sa véritable identité et qui le condamne au bagne à vie. Quelques années plus tard, il s’évade de nouveau par amour pour Cosette et réussi à vivre grâce à l’argent qu’il avait caché mais il reste constamment sur ses gardes, il ne sort guère dans Paris que pour faire l’aumône. Bientôt le commissaire Javet est sur sa piste ; il lui échappe et trouve asile dans un couvent sous le nom de Fauchelevent mais il repart très vite vivre en ville par amour pour Cosette qui réclame plus d’indépendance. Il veut le bonheur de la jeune fille et pour cela se sacrifie : il sauve Marius au péril de sa vie à la répression de 1832, il consent au mariage de Cosette et avoue à Marius son ancienne condition de détenu. Par cet aveu et sa séparation avec Cosette, il renonce à son bonheur et se voit comme un homme traqué, un homme en dehors. Il meurt donc dans la solitude mais voyant son honnêteté et sa sainteté Cosette et Marius lui apportent la réconciliation et la paix avant de mourir.
Dans le parcours de ce personnage, nous pouvons voir, tout d’abord, les causes absurdes d’emprisonnement au XIXéme. Mais surtout nous percevons la vie d’un homme traqué, toujours méfiant et toujours vu comme un prisonnier quelque soient ces actions. Hugo a voulu aussi, grâce à cette histoire, nous montrer la méchanceté et le regard des Hommes avec par exemple Javet qui pousse vraiment à l’humiliation de Jean Valjean. Mais en parallèle, l’auteur n’a pas était complètement pessimiste car il montre qu’il y a tout de même de la bonté dans la société avec des personnage tels que Monseigneur Myriel ou Marius qui ne se basent pas sur des préjugés et le passé de l’ancien bagnard. Par conséquent, Jean Valjean reste l’image touchante d’une réinsertion presque impossible.
D’autres auteurs moins connus et du XXéme siècle cette fois-ci, attachent beaucoup d’importance à ce problème de réinsertion qui malheuresement reste d’actualité.
C’est le cas de Maryse Vaillant avec son essai : LA REPARATION « de la délinquance à la découverte de la responsabilité » publié en 1981 : beaucoup de gens ont l’impression qu’une certaine impunité protége les jeunes délinquants. Les professionnels de la justice dénoncent, quant à eux, les effets néfastes des incarcérations de mineurs, qui engendrent bien souvent un nombre important de récidives. C’est dans ce contexte que sont nées les réflexions sur la réparation pénale appliquée aux mineurs. En lui proposant une mesure de réparation, la justice permet à l’adolescent de prendre conscience de la portée de ses actes et d’en être responsable. Elle le reconnaît capable de réparer les préjudices qu’il a causé à des personnes ou à la collectivité. Maryse Vaillant explique très longuement cette conception et montre à travers des exemples concrets comment la réparation, en tant que principe d’éducation, peut s’appliquer à la vie quotidienne en contribuant à une éthique de responsabilité et de solidarité, de respect de soi et des autres.
Plus récemment, en 2000, Dominique Béranger a publié son témoignage MERE,FEMME, FILLE, SŒUR, AMIE DE DETENU où elle montre, entre autre, l’importance des proches pour le moral et même la survie du prisonnier. Dominique Béranger est journaliste et membre d’une association d’accueil de familles de détenus. Une fille dont le père a été condamné à douze ans de prison raconte sa jeunesse volée, les femmes seules dans la maison et l’absence de l’homme. Une mère traumatisée par l’enquête policière. Depuis que son fils a été condamné à perpétuité, elle a l’impression qu’il est entré dans un monde de mort. Une somme d’histoires tristement banales, représentatives de ces femmes qui tentent d’accompagner leur proche incarcéré et de ne pas ignorer cet « accident » qui choque toute la famille.
Enfin en 2001, Jean Cachot s’est penché sur les souffrances psychologiques des prisonniers qui les suivent même après la sortie dans LA PEINE ET LE PARDON : « On a mérité notre peine mais on n’a pas mérité de perdre espoir dans le futur ». Ce cri d’un détenu résume l’objet de cet ouvrage. En réponse à une vaste enquête menée par l’aumônerie catholique des prisons, quelques sept cents prisonniers, hommes et femmes, s’expriment librement et simplement.
Par conséquent, que se soient de grands écrivains comme Victor Hugo ou bien des amateurs tels que Dominique Béranger ou Maryse Vaillant, le thème de la réinsertion des détenus a su être correctement exploité. De plus nous voyons que ce problème a malheuresement traversé les époques et reste d’actualité. A présent il faut que la littérature s’investisse encore plus dans ce domaine car elle apparaît comme un bon moyen de « casser » l’image péjorative du prisonnier.
III- LA REINSERTION DU POINT DE VUE SOCIAL
a) Les associations : un véritable soutien
Elles ont pour but d’aider les anciens détenus à se réinsérer dans la société. Elles leur apportent un grand soutien car il est toujours difficile pour un détenu de revenir à la vie « normale »
Quelques exemples :
• L’ OIP : Observatoire International des Prisons.
Leur objectif : permettre aux détenus de ne pas subir une pression sociale. Elles opèrent pendant le séjour des détenus en prisons et veille à ce que ces derniers ne subissent pas d’autres peines que la privation de la liberté. Ainsi l’OIP enseigne aux détenus les lois, leur fait connaître leurs droits afin qu ‘ils se sentent égaux par rapport aux personnes libres. Ainsi, à leur sortie, ils ne se sentent pas inférieurs et cela leur permet de se défendre.
Bien que cette association prenne en charge les détenus dans la prison, elle se concentre tout de même sur leur réinsertion en rassemblant des témoignages d’anciens détenus, de proches ou encore d’avocats afin qu’ils soient informés le mieux possible sur ce qu’ils les attendent à leur sortie.
• Le SPIP : Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation
Leur objectif : assurer l’aide aux sortants de prisons notamment en essayant de maintenir les liens familiaux des personnes détenus. Pour cela, elle regroupe ces moyens dans un service à compétence départementale afin de mieux accomplir la mission de réinsertion. Ainsi, auprès des personnes détenues, le responsable du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation partage ses compétences avec le chef d’établissement pénitentiaire : il s’engage à un suivi individuel des personnes, il met en place un dispositif de placement à l’extérieur et des actions culturelles notamment avec le développement de la lecture.
Les établissements pénitentiaires et le SPIP déterminent ensemble les besoins des personnes incarcérées en matière d’enseignement, de formation professionnelle, de travail, de sport, d’activités socio- éducatives et culturelles. Ils assurent la bonne articulation des projets définis en concertation. Ainsi, les détenus se sentent soutenus et ne se replient pas sur- mêmes.
Pour cela, des travailleurs sociaux du SPIP interviennent auprès des personnes placées sous main de justice. Leur première recommandation : « intervenir au plus tôt de la décision judiciaire » ce qui nécessite la mise en place d’un dispositif d’accueil individuel ou collectif le plus proche de la sortie d’audience ou dès l’incarcération. Leur entretien permet notamment de déceler des problèmes familiaux, de régler des problèmes de matériels urgents, et bien évidemment de renseigner le détenu sur la vie carcérale. De surcroît, grâce à cet entretien, les travailleurs sociaux du SPIP peuvent repérer la détresse du jeune détenu et ainsi participer à la prévention du suicide et de tout ce qui pourrait le mettre en danger et mettre les autres personnes de l’établissement également en danger.
Pour conclure, les associations ont le rôle de tuteur pour les détenus qui sortent de prison. Cependant, leurs opérations démarrent dès l’entrée de l’incarcéré dans un centre pénitencier afin de préparer au mieux sa sortie. Ainsi, les détenus ne se sentent pas abandonnés et peuvent compter sur elles pour leur réinsertion et notamment leur réinsertion professionnelle (très appréhendé par ces derniers). En effet, grâce aux formations professionnelles que les détenus ont bénéficié durant leur séjour, ils peuvent accéder à un emploi plus facilement.
b) L’Etat : aide pour les prisonniers ?
A sa sortie les prisonniers ont beaucoup de mal à retrouver une organisation et une vie sans contraintes surtout dans les domaines du travail et du logement mais l’Etat s’est quand même assez impliqué dans cette cause.
Les Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale constituent la solution la plus courante aux problèmes de logement des personnes en grandes difficultés. L’accueil dans des centres d’hébergement privés ou publics constitue à l’heure actuelle l’essentiel de l’assistance apportée aux détenus libérés. De plus à sa sortie, le prisonnier doit impérativement se rendre à la caisse d’allocation familiale pour obtenir des allocations logement. A cela s’ajoute le Fond Solidarité Logement à retirer aux assedics qui permet de payer la caution du logement, et d’acheter quelques meubles. Mais cette adhésion à ce système implique l’acceptation d’un suivi pour évaluer l’insertion sociale. Autant dire que l’Etat contribue fortement à l’aide aux logements pour les anciens détenus.
Le travail est également un très gros problème pour les détenus mais dans ce domaine aussi, l’Etat apporte son aide, même minime. Tout d’abord il organise de plus en plus de formations à l’intérieur de la prison qui seront utiles aux incarcérés pour entrer dans la vie active à leur sortie et qui leur permettront de chercher un emploi. De plus des organismes tels que l’ANPE, les Assedic ou encore la CAF ont mis en place des mesures spéciales pour anciens détenus : « l’administration doit être en mesure, d’ici à la fin de l’année 2003, d’apporter une réponse adaptée aux demandes d’emploi des détenus, soit en leur proposant une activité en production, au service général, soit en formation » (circulaire de l’administration pénitentiaire du 29 mai 2000 pris en compte par les organismes spécialisés). Hormis l’ANPE et les agences intérims, il existe aussi des associations intermédiaires. Ca sont des « boîtes d’intérim » à but lucratif très efficaces. Elles aident à trouver un stage adapté aux choix et aux aptitudes de l’ancien détenu et contribuent quelques fois à de nouveaux emplois. C’est le cas de l’APERI qui est une association d’aide aux anciens détenus dont la secrétaire avait purgé une peine de huit ans de prison.
Certes l’Etat a beaucoup évolué en ce qui concerne la réinsertion, mais il reste tout de même certaines mesures qui pénalisent considérablement les anciens détenus.
C’est le cas de la privation des droits : celle-ci interdit d’exercer de nombreuses professions, de voter, d’exercer certains droits familiaux comme être tuteur d’enfants d’autrui et de témoigner en justice. Mais depuis la réforme du 1 mars 1994 elle n’est plus automatique : seule la juridiction qui rend le jugement peut l’imposer et elle ne doit pas excéder dix ans. Mais les interdictions professionnelles demeurant des textes spéciaux continuent d’interdire aux administrations d’embaucher d’anciens délinquants, plus particulièrement dans les professions commerçantes.
Le casier judiciaire apparaît dans certains cas comme une contrainte. En effet il permet de connaître le passé pénal d’une personne. Il est composé de trois bulletins : le premier étant consultable uniquement par la juridiction, le second pouvant être lu par les administrations notamment au niveau du recrutement et enfin le dernier consultable que par les condamnés. Normalement il ne joue pas dans le domaine privé. Effectivement depuis un arrêt du 25 avril 1990, le salarié n’est pas dans l’obligation de faire mention de ses antécédents judiciaires par conséquent un employeur ne peut pas refuser un ancien prisonnier à cause de son passé sous peine de discrimination et attaque en justice.
Face à ces deux mesures, l’Etat a mis en place le système du relèvement. Il permet de faire disparaître toutes interdictions professionnelles et incapacités. Le détenu doit faire sa requête auprès de la juridiction de jugement. Si celui-ci lui est refusé, il doit attendre six mois pour réintégrer sa demande. A cela s’ajoute la réhabilitation : elle efface la condamnation et interdit à toute personne de connaître le passé pénal de l’ancien détenu. Le condamné doit la demander à la chambre d’accusation en saisissant le procureur de la république ; en cas de refus, il lui faudra attendre deux ans pour réitérer sa demande.
A sa sortie l’ancien prisonnier doit impérativement prendre possession d’un nombre considérable de documents souvent difficile à obtenir et dont les délais sont souvent très longs. Il doit tout d’abord ouvrir un compte pour ensuite obtenir une Couverture Maladie Universelle auprès des agents de la SPAM. Ensuite il doit demander une Aide Médicale Etat qui lui donnera accès aux soins dispensés à l’hôpital. Puis, très rapidement il doit se rendre à la préfecture pour les documents élémentaires tels que la carte d’identité ou le permis de conduire, sans oublier le passage à la mairie pour demander à rencontrer une assistante sociale. Enfin chose très importante, l’ancien détenu doit impérativement prendre toutes les mesures nécessaires pour la recherche d’un emploi et d’un logement.
Par conséquent, même si à sa sortie, le détenu doit faire face à un véritable parcours du combattant et à la fermeture de nombreuses portes, l’Etat apporte tout de même de nombreuses aides notamment au niveau de l’emploi et du logement. Celui-ci reste, donc, très impliqué dans la vie après l’incarcération et si il accentue ses réformes, nous pourrons bientôt parler de réinsertion totale des détenus.
c) L’entourage : primordial pour le moral du prisonnier
La famille et les amis ont une importance fondamentale dans la réinsertion d’un ancien détenu. En effet ils apparaissent comme une force morale, un véritable soutien et parfois même comme une aide financière et affective. Mais là aussi, il existe de nombreux cas de figure.
Le plus souvent, les proches n’acceptent pas la prison et donc, à sa sortie, le prisonnier reste seul avec lui-même. Cette absence de soutien s’explique par une certaine honte ou incompréhension de la famille. Donc pour cette dernière la seule solution est l’indifférence totale. Malheureusement ce manque d’attention est souvent cause de récidive : les anciens détenus ne recevant aucune aide à la sortie sombrent de nouveau dans le délit. C’est le cas de Monsieur M., emprisonné pendant un an pour trafic de stupéfiants, il n’a reçu aucune attention de ses proches sa sortie. Ceci étant il a choisi une attaque à main armée pour se faire remarquer par sa famille mais ce délit lui a valu trois ans de prison.
D’autres anciens détenus ont réussi à s’en sortir grâce à l’aide et à la détermination de leur famille. Comme par exemple Monsieur V., à la sortie de ses dix ans de prison pour meurtre, il a reçu un énorme soutien de sa mère et ses sœurs qui lui ont décroché trois emplois. Mais Monsieur V. étant assez traumatisé par son « séjour » en prison n’a accepté aucun entretien. Malgré ce refus et avec de la patiente, ses proches se sont accrochés et ont réussi à lui trouver un quatrième emploi où il s’est rendu avec succès : « sans l’aide de ma mère et mes sœurs j’aurais replongé c’est sûr » déclare-t-il.
Il existe aussi des familles très présentes mais qui n’arrivent pas à faciliter la réinsertion. En effet la prison constitue, tout de même, un gros traumatisme qui obligatoirement laisse des séquelles et dans ces cas là l’entourage ne fait pas tout. Voici une lettre d’Emilie, dont le mari a connu la prison et qui explique son incapacité face au moral de ce dernier :
« Oh bien sûr ce n’était pas un ange, il a été incarcéré parce qu’il le "méritait", mais ce que je n’arrive toujours pas à comprendre c’est pourquoi il a toujours des barreaux dans sa tête ?
Pourquoi il demande la permission pour tout ?
Pourquoi il est claustrophobe ?
Pourquoi il en est ressorti toxicomane ? Une nouvelle prison pour notre couple, deux ans pour le faire décrocher parce que fumer ça ne lui suffisait pas pour supporter les brimades d’un maton qui n’a pas supporter de se faire casser la gueule entre quatre yeux, deux ans à avoir peur,
- moi qui croyait que tout irait mieux quand il sortirait,
- moi qui croyait que la liberté le rendrait heureux,
- moi qui croyait que notre vie l’en sortirait...
L’amour, le sexe, la complicité, la vie n’est plus pareil ! Il est triste tout le temps, il est mort dedans et moi je meurs avec lui ! La petite fille qui venait le voir pour ses 45 minutes par semaine ne le reconnaît plus, elle a grandit la gamine de 18 ans qui croyait à la justice et aux droits de l’homme respectés dans son pays qu’elle portait aux nues dès qu’on parlait d’égalité ! Pourquoi continue-t-il à payer une erreur de jeunesse ?
- Pourquoi l’a-t-on marqué au fer rouge ?
- Pourquoi tu ne me parles pas ?
- Pourquoi tu n’as plus envie de rien ?
Je t’aime Pierre, elle t’as pris, broyé, est-elle la plus forte ? L’amour, la famille, les liens pourquoi brisent-ils tout ? Ils cassent et saccagent l’être humain !
Mettre en cage, pour quel résultat ?
Emilie »
En plus de la famille et des proches, le regard des autres c’est-à-dire des passants, des inconnus, des employeurs qui ont su malencontreusement le passé pénal du détenu est très important et le plus souvent très négatif.
En effet, nous avons pu constater en élaborant des questionnaires que nous avons fait circuler dans l’enceinte du lycée, que les avis sont mitigés. Très souvent, les gens ont ressenti de l’indifférence face à un ancien détenu et même quelque fois de l’intérêt pour son expérience, ses conditions de vie.... Mais un grand nombre ressentent de la peur et du mépris ce qui est très mauvais pour l’ancien détenu. En effet en ressentant un rejet des autres, il peut en venir à se porter un regard négatif sur lui et donc à se détester.
Enfin, il y a certains « ex » prisonniers qui ont réussi a changé le regard des autres par leurs bonnes actions ou alors leur facilité d’adaptation. C’est le cas de Jacques Lerouge :
A sa sortie de prison, Jacques Lerouge a dû faire face à une perte totale de repères : « Quand je suis sorti, j’avais peur des portes automatiques. Je n’en avais jamais vu avant. » Cependant, il a pris sur lui et a fait beaucoup d’efforts : « Après, j’ai pu traverser une rue tout seul [...] maîtriser l’espace. » Ainsi, Jacques montre qu’il a su se battre, et qu’il faut être fort moralement. D’ailleurs grâce à cette force il a réussi à changer l’opinion de son entourage à propos des détenus : « Jacques a réussi à me faire changer d’avis. Maintenant, je pense qu’il a raison. »
M. Lerouge essaie également de rendre son incarcération utile : « J’ai gagné un statut de spécialiste de cet univers carcéral que je n’ai jamais vraiment quitté. ». De ce fait, Jacques Lerouge montre qu’il a réussi sa réinsertion de par sa prise en charge et son moral face à toutes ces épreuves.
Par conséquent, nous pouvons voir que l’entourage qu’il soit proche ou étranger, a un rôle primordial pour la réinsertion des détenus. Mais cela ne fait pas tout : en effet le regard des autres dépend complètement de l’état psychologique de la personne et surtout de l’ampleur de sa faute : un viol ou un meurtre est beaucoup moins accepté qu’un vol ou un trafic de stupéfiants.
d) Le monde carcéral : principal acteur de la réinsertion
Certes, l’entourage, l’Etat ou les associations représentent de grandes implications dans la réinsertion mais les principaux acteurs restent le service pénitentiaire et les détenus bien évidemment.
La lutte contre l’indigence se limite à une aide sociale minimaliste. En effet, on peut craindre une flambée de la délinquance, en raison des récidives commises par des sortants de prison non suivis, si l’on ne parvient pas à limiter le nombre de sorties sèches. Nous pouvons remarquer cette non assistance à travers un fait divers : le 1 février 2003, une jeune femme cubaine enceinte de quatre mois et demi a attendu toute la nuit sous la neige, couchée sur un banc à côté du local d’accueil des familles devant la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis dans l’Essonne. Elle avait été libérée en fin de soirée après quatorze jours d’incarcération. Aucune disposition n’avait été prise pour son hébergement. Selon la procédure en vigueur dans cette prison pour les libérations survenant après 22 heures, elle avait bénéficié gratuitement du trajet en taxi jusqu’à la porte d’Orléans. Paniquée de se retrouver à la rue alors qu’il neige, qu’elle ne parle pas un mot de français et que son passeport ne lui a pas été rendu, elle avait réussi à convaincre le chauffeur du taxi de la ramener à Fleury-mérogis, pensant pouvoir réintégrer la prison pour y passer la nuit. Devant le refus opposé par les surveillants, la jeune femme a donc dormi dehors sur un banc.
Les personnes victimes d’addictions c’est-à-dire drogue ou alcool, ou de troubles psychologiques, seront plus exposées au risque de récidive si elles ne sont pas prises en charge après la sortie de prison car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Voici des exemples concrets du manque d’attention du service pénitentiaire pour les détenus en difficulté :
Au mois de mai 2002, monsieur P. est incarcéré au centre pénitentiaire de Moulins Yzeure dans l’Allier, huit mois après avoir été libéré de la même prison où il avait purgé une peine de huit ans d’emprisonnement. Sans soutien extérieur et évalué comme psychotique et alcoolique dépendant, il avait fait l’objet d’une demande d’hospitalisation d’office par le service médical de la prison, placement refusé par le préfet. Aucune prise en charge à sa libération n’ayant été organisée par le service pénitentiaire d’insertion et de probation, il est sorti en fin de peine avec un ticket de bus et ses affaires personnelles glissées dans des sacs plastiques. Après avoir été hébergé quinze jours à l’hôpital, il est resté dans la ville des Moulins sans domicile fixe, sans suivi social ni thérapeutique.
Voici un témoignage d’une personne détenue à la maison d’arrêt de Grenoble Vars dans l’Isère dénonçant le manque de moyen des services pénitentiaires pour aider à la réinsertion :
« Ce n’est un secret pour personne, la prison ne remplit pas son rôle de réinsertion des détenus. A quoi peut servir une peine si elle entraîne la récidive ? Je ne crois pas qu’elle puisse être utile en retirant la personne condamnée de la société. Nous ne lui sommes d’aucune utilité. En prison, nous ne le sommes que pour des entreprises qui nous exploitent et nous détournent du travail par des salaires misérables. On ne nous laisse rien faire pour la société, à part lui coûter de l’argent. Contrairement à ce que pense la plupart des gens, il y a beaucoup de talents au sein de la population pénale, des talents inexploités. Alors qu’ils pourraient être employés, par des associations par exemple, de manière à rendre service, à être utiles à la société et reconnus par elle, au lieu d’être enfermés dans une sorte de décharge de mauvais éléments. Je suis depuis sept ans en prison. Je vais bientôt sortir et j’ai peur de toutes ces responsabilités de la vie en dehors que je n’ai plus depuis des années. Le rapport avec les autres n’est pas le même dans cette microsociété qu’est la prison, avec ses propres lois : celle de la détention, celles entre détenus. Peur du regard des autres et de ma réaction face à cela. Peur de ne pas pouvoir assurer un vrai travail. J’ai beaucoup de choses à réapprendre. Ce qu’il y a de grave avec la prison, c’est qu’on s’adapte à elle avec le temps. Les prisons devraient ressembler à l’extérieur et permettre de payer sa dette en étant utile. »
Ainsi la mission de l’administration pénitentiaire est quadruple : protéger la société, assurer la punition du condamné, favoriser son amendement, et permettre sa réinsertion. Les deux premières missions sont assurées avec succès ; les deux suivantes n’en sont pas du tout, ou si peu assurées. Que dirait on d’un constructeur automobile dont 75% des voitures qu’il fabrique reviennent à l’atelier pour des problèmes graves ? C’est ce qui se passe avec l’institution pénitentiaire, qui continue son activité sans que personne ne s’en émeuve, avec le taux d’échec incroyable qu’on lui connaît. On parle beaucoup de réinsertion des personnes détenues : on devrait d’abord parler « d’insertion », car une bonne partie des personnes qui sont mises en prison ne sont pas réellement bien insérées dans la société avant leur incarcération. Elles ont souffert dans leur passé de carences éducatives, affectives et de problèmes psychosociaux qui ne leur ont pas permis d’avoir une trajectoire de vie normale. D’où quelques fois les actes délictueux ou criminels qui suivent. L’administration pénitentiaire n’utilise pas un langage approprié lorsqu’elle précise qu’elle œuvre à la réinsertion des personnes détenues et à leur amendement. L’encellulement ne fait que « dés insérer » encore davantage les personnes de leur famille, de leur travail et de la société : il les rendra pire à la sortie, sans favoriser aucunement leur amendement, bien au contraire. On devrait plutôt parler du travail de « désinsertion » de l’institution carcérale. Elle lâche brutalement les sortants de prison sur un trottoir, le jour de leur libération, sans souvent les prévenir de leurs droits. Elle les a brisés, dépersonnalisés, déstructurés durant des années, au point de transformer certains d’entre eux en larves et en mollusques, et de les rendre incapables de refaire face à la vie extérieure : bien sûr l’administration adopte un langage humaniste pour se donner bonne conscience ; Mais la réalité est là :
- 60% des sortants déclarent ne pas avoir d’emploi
- 20% des détenus sortent avec moins de 8 euros
- plus d’un quart des libérés sortent avec moins de 15 euros en poche
- taux d’échec : 75%
L’insertion apparaît comme le « parent pauvre » de l’administration pénitentiaire. Les moyens des services d’insertion ont augmenté depuis quelques années. Mais cette hausse compense seulement l’extension de leur périmètre d’intervention et ne pallie pas les carences constatées en milieu fermé. De plus le rapport de la commission des finances de l’assemblée nationale pour le budget 2003 précise que : « depuis 1995, les SPIP ont bénéficié de 687 créations d’emploi brutes de travailleurs sociaux afin de mieux répondre à l’augmentation significative de leur charge da travail ». Ainsi la prise en charge socio-éducative des personnes détenues en maison d’arrêt se fait constamment à minima. En revanche la prise en charge des condamnés en établissement pour peines a officiellement bénéficié d’un programme ambitieux. Expérimenté en 1995, puis généralisé à tous les établissements pour peine par la circulaire du 21 juillet 2000, le Projet d’Exécution des Peines a pour objectif de « donner plus de sens à la peine privative de liberté en impliquant davantage le condamné ». La personne détenue doit élaborer un projet de réinsertion et s’inscrire dans un suivi qui concerne autant les liens familiaux, l’éducation, le travail que le remboursement des parties civiles.
Pour finir, qui mieux que les détenus peuvent nous éclairer sur leurs appréhensions, leur vision du monde ? Voici deux lettres de prisonniers extraites du témoignage de Guy Gilbert : Un prêtre chez les loubards, qui nous permettront d’imaginer comment les incarcérés voient l’ « extérieur » et leurs difficultés d’adaptation.
(Sorti de prison depuis trois jours, y repart le quatrième)
Le Dédé qui n’a plus rien à perdre qui espérait, mais qui a trouvé toutes les portes fermées devant lui. Une seule chose pour moi « lutter ! Pour mes frères qui souffrent en Prison ! Leur donner ma vie pour éclairer celle des ignorants ! Des ingrats ! » Je suis né pour souffrir alors à quoi bon me faire du soucis. Je hais la société, les Bourgeois, les naïfs de la haute qui ne vivent que pour leur argent !
Dédé
Guy,
Ta lettre m’a causé une vive émotion car j’ai eu l’impression d’être compris, alors que les trois quart du temps on se contente de me juger. Ils ne se rendent pas compte que d’exclure socialement des êtres humains, de les couper de tout contact avec le monde cela provoque des traumatismes graves, quelquefois irréversibles qui ne favorisent en aucune manière la réinsertion sociale ultérieure. Pour mon cas personnel, la prison n’a aucun effet positif elle accentue au contraire ma désadaptation. J’ai l’impression de faire une chute verticale sans fin dans un immense gouffre. La vie pour moi devient absurde, sans aucun sens, je n’arrive pas à concevoir l’avenir.
.... Sache Guy que ton aide et ton amitié me sont d’un très grand secours. Je te remercie sincèrement.
X.
Par conséquent, nous pouvons voir la réelle incapacité d’un grand nombre de services pénitentiaires en ce qui concerne la réinsertion. Cet échec se traduit par un taux de récidive élevé, un véritable « pourrissement » des prisonniers donc par une adaptation très difficile de ces derniers à leur sortie. Les témoignages recueillis montrent bien la volonté des détenus pour s’en sortir mais là aussi ce n’est pas général. Mais peut être que si l’administration carcérale « jouait » pleinement son rôle, tous les prisonniers fourniraient les efforts nécessaires pour se rendre la vie plus facile.
En conclusion la réinsertion d’un détenu dans la société est très importante car si celle- ci se passe bien, le détenu ne sera pas tenté de récidiver. En effet, si ce dernier se sent en marge de la société, il ne sera pas quoi faire. Le séjour en prison ne sert pas à couper du monde une personne qui a fait une faute mais à lui faire prendre conscience de la gravité de celle-ci. La justice l’écarte de son ancienne vie pour que ce dernier en démarre une autre.
Néanmoins la réinsertion reste difficile. En effet, bien que l’entourage et toutes les aides soient relativement importantes, il faut que le détenu ait réellement envie de faire face à la nouvelle vie qu’il l’attend. Un investissement personnel est donc primordial. Toutefois, la société joue aussi un rôle important. En effet, un détenu a toujours cette image négative d’une personne dangereuse, nuisible. Il est vrai qu’il est difficile de considérer une personne incarcérée comme une personne innocente. Nous en avons fait l’expérience lorsque nous nous sommes rendues au centre pénitencier de Saint Quentin Fallavier. Nous étions à l’extérieur lorsque l’on a aperçu en face de nous, deux prisonniers entrain de nous observer derrière la vitre. Leurs regards étaient impressionnants. En outre, la présence de sept gendarmes pour surveiller seulement deux détenus nous a encore plus mise en garde.
Il est donc nécessaire d’être moins méfiant car les personnes incarcérées le ressentent et cela ne les encourage pas à se battre pour se faire une nouvelle place dans la société.
De plus lorsqu’ils sortent de prison ils doivent s’intégrer dans une nouvelle vie, s’accoutumer aux nouvelles règles de la société et surtout aux nouvelles règles de vie tout comme une personne tombant dans le coma ou revenant d’un long voyage. En effet ceux-ci représentent le même cas de figure. Ils ont été coupés du monde et le retour à la vie leur est difficile. Ils doivent faire face à de nombreuses difficultés pour pouvoir se réadapter et donc se réintégrer. Par conséquent le mot réinsertion ne s’applique pas uniquement au domaine de la prison, il est même significatif à un grand nombre d’entre nous. Que se soit pour un déménagement, un long sommeil ou de longs voyages REINSERER reste un problème plus ou moins grave de notre société.