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Date : 25-01-2009

Limonov Edouard - mes prisons

Mise en ligne : 28 janvier 2009

Texte de l'article :

Edouard LIMONOV
MES PRISONS

Traduit du russe par Antonina Roubichou-Stretz
janvier 2009 / 11,5 x 21,7 / 290 pages
ISBN 978-2-7427-7811-9 / AS6592
prix indicatif : 22,50 €

Edouard Limonov, leader des NatsBols (national-bolchévik) qui a aujourd’hui rejoint le mouvement L’Autre Russie, présidé par Kasparov, a purgé trois années de prison avant d’être libéré en 2003. Mes prisons retrace cet épisode qui lui a fait connaître la vie carcérale des détenus en Russie.
Edouard Limonov, l’auteur du génial
Le Poète russe préfère les grands nègres (1980), a disparu de l’édition française depuis plus de dix ans. Ce dissident atypique en avait lassé plus d’un, après un long séjour en France, collaborant à L’Idiot international (gauchiste ?) au Choc du mois (extrême droite), puis soutenant sur place la cause serbe avec les pires acteurs du drame. Revenu en Russie, il y avait fondé le Parti National-Bolchevik, brun-rouge, dont il était devenu le leader charismatique.
Il n’est redevenu fréquentable qu’après son procès en 2001, son séjour en prison et son ralliement à Garry Kasparov dans le mouvement l’Autre Russie résolument anti-poutinien. Anna Politkovskaya reconnaissait aux NatsBols le courage d’aller jusqu’au bout de leurs convictions dans leur opposition au pouvoir en place. Tout récemment, Emmanuel Carrère a tenté dans la revue XXI de renouer le dialogue avec lui.
Malgré ses activités politiques, Limonov n’a jamais cessé d’écrire. L’écrivain russe qu’il est, ne pouvait rater l’occasion de raconter ses prisons, un genre littéraire à part entière depuis Dostoievski.
D’avril 2001 à juin 2003, Mes Prisons relate le procès et la condamnation de Limonov et de son groupe, arrêtés en Altaï pour tentative de créer par la force « une deuxième Russie » au nord du Kazakhstan.
Au départ, c’est le FSB (ex-KGB) qui s’occupe de lui à Moscou, puis il est expédié en province à Saratov où aura lieu le procès. S’il se revendique avec ses amis comme « révolutionnaire », les prisonniers qu’il rencontre, à l’exception de Tchéchènes, sont des droits communs, des assassins, des voleurs, des délinquants sexuels... « La prison, c’est le domaine du gros plan. Tout y est proche et forcément exagéré. » Les portraits et les forfaits commis sont haut en couleurs. Un chapitre entier est écrit en argot des camps et on sent que l’auteur n’est pas peu fier d’être connu et respecté des droits communs, persécuteurs habituels, à l’époque soviétique, des politiques. A quoi s’ajoute que la centrale de Saratov n’est pas sous leur coupe.
Au bout du compte cet homme à la « vitalité de chat », ce « raté lumineux », nous montre l’envers du décor, les laissés pour compte de la Russie de Poutine, une Russie avec ses abîmes, son désespoir, sa cruauté, son goût de la liberté. Pour Limonov toujours de bonnes raisons de se révolter !

L’auteur : Edouard Limonov, né en 1943, a été forcé à l’exil à l’époque de Brejnev. D’abord aux USA, puis en France, il commence une carrière d’ « écrivain tapageur » avec Le Poète russe préfère les grands nègres (1980). Ecrivain prolixe, collaborateur d’organes gauchistes et d’extrême droite, traduit abondamment en France (Journal d’un raté, Le Petit salaud, Le dos de madame Chatain, La Sentinelle assassinée...), il part en Serbie avant de regagner la Russie. En 1994, il fonde le Parti National-Bolchévique, revendiquant ses orientations brun-rouge dans son journal Limonka. Il est emprisonné en 2001 et rejoint le Forum L’Autre Russie de Garry Kasparov en 2007.