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On n’ a pas le droit de visiter n’importe qui

Mise en ligne : 10 juin 2003

Dernière modification : 10 juin 2003

Texte de l'article :

On n’ a pas le droit de visiter n’importe qui

Le 6 mai 2003 une militante brestoise de Skoazell-Vreizh a fait une demande de permis de visite en bonne et due forme pour deux militants bretons incarcérés, Alain Solé et Paskal Laizé.

Voici la réponse de l’administration concernée :

« J’ai le regret de vous informer que Madame le magistrat du service n’accorde pas de permis de visite aux amis. Seule la famille peut prétendre à obtenir un permis de visite.

Veuillez attendre que le détenu soit condamné définitif et présenter une demande à Monsieur le directeur de la maison d’arrêt. »

Le 15 mai 2003 Cour d’appel de Paris
Chambre de l’instruction

Note** Veuillez attendre que le détenu soit condamné définitif ** s’il n’est pas encore condamné définitif il est donc condamné provisoire - sans être jugé - c’est un terme que je n’avais vu écrit à ce jour dans un texte émanant d’un service éminent du ministère de la justice, puisqu’il s’agit de la cour d’appel de Paris. Dans un Etat de droit, il y a des lois ; il y en a une en particulier sur la présomption d’innocence, on nous en parle souvent, surtout quand elle protége les personnalités et les nantis en particulier dans les affaires d’abus de biens sociaux et de corruption. Les individus naissent égaux………… vous avez peut être déjà entendu parler de cela !!!!!!!!

Les hommes que nous soutenons sont détenus sans procès depuis plus de trois ans à des centaines de kilomètres de chez eux à cause d’une juridiction d’exception qui centralise tout à Paris. Il sont tous les deux malades, c’est sans doute la motivation de cette militante dans le choix de ces personnes à visiter et on lui demande d’attendre qu’ils soient condamnés pour faire une demande. Cette demande était strictement humanitaire. Et s’ils étaient innocents ? D’après la loi en vigueur, ils le sont. Etant donné leur état de santé, elle aura peut être le droit de leur amener des fleurs au cimetière.

Michel Herjean
Secrétaire de Skoazell-Vreizh
Le 10 juin 2003