Publié le samedi 29 mars 2008 | http://prison.rezo.net/03-vhc-un-suivi-personnalise-au/ Prise en charge de l’hépatite C dans une UCSA L’UCSA de Perpignan assure le traitement des détenus atteints par l’hépatite C. Pour leur permettre de le mener à bien, une consultation infirmière spécifique a été mise en place. Ses missions : informer le patient sur sa pathologie et les effets secondaires, répondre à ses questions, gérer les conséquences au quotidien et favoriser l’observance. Au centre pénitentiaire de Perpignan, qui compte entre 650 et 700 détenus [1], la prévalence de l’hépatite C est de 7 %. Par son importance, ce taux a incité l’équipe à mettre en place une consultation spécifique VHC intégrant la présence quotidienne à mi-temps d’une infirmière référente. Une approche globale. Le suivi infirmier se divise en deux temps. D’une part, l’équipe infirmière assure la distribution de médicaments, l’injection hebdomadaire, la surveillance biologique et une présence lors de la consultation mensuelle avec le spécialiste ; de l’autre, l’infirmière référente pour le VHC mène un suivi spécifique et régulier tout au long du traitement. « Cette consultation infirmière spécialisée a été conçue pour offrir une réponse à toutes les questions sur la maladie, le traitement ou la vie quotidienne que peuvent se poser les patients. Elle a également vocation à limiter le risque d’inobservance dû au découragement que peuvent provoquer les effets secondaires, à soutenir la motivation de la personne. Enfin, elle permet d’alléger la charge de travail de l’équipe », souligne l’infirmier. Un accompagnement étroit. Ce suivi débute par un entretien individualisé d’une heure environ, un jour avant le début du traitement. Durant celui-ci, l’infirmière recueille des informations sur l’histoire du patient (habitudes de vie, environnement...), de la maladie (antécédents, mode de contamination...), cherche à estimer ses connaissances et lui remet un livret de suivi du traitement. Le premier mois, elle voit le patient chaque semaine pour évaluer les effets secondaires et les connaissances acquises. Les rendez-vous ont ensuite lieu une fois par mois. Le patient est suivi jusqu’au deuxième contrôle de post-traitement, soit six mois après la fin du traitement. « Si l’ARN est négative, on considère la personne guérie, on lui rappelle les modes de (re)contamination possibles et on lui donne des conseils d’hygiène de vie. Si elle se révèle positive, rendez-vous est pris avec le gastro-entérologue et un entretien a lieu avec l’infirmière en vue de rassurer la personne », observe Jérémy Hervet. Lorsqu’un détenu est transféré vers un autre établissement pénitentiaire, la continuité est assurée. En cas de libération avant la fin du traitement, deux scénarios sont possibles. Soit la personne est établie dans la région de Perpignan et est alors suivie par l’un des deux gastro-entérologues exerçant en prison - l’un consulte à l’hôpital, l’autre en ville - ; soit elle réside ailleurs et la jonction est assurée avec le médecin-traitant. Quelques jours de traitement sont en outre remis au patient pour attendre la consultation. « Notre principale difficulté concerne les détenus résidant hors région et dont on ne connaît pas le médecin, témoigne l’infirmier. De plus, il arrive que l’on sache trop tardivement la date de libération du patient pour organiser sa sortie. » [1] L’établissement comprend deux maisons d’arrêt, l’une pour les hommes et l’autre pour les femmes, un centre de détention, un quartier mineurs et un centre de semi-liberté |