Publié le mardi 24 juin 2008 | http://prison.rezo.net/no93-acp-du-9-juin-2008/ ACP N°93 - ARPENTER le champ pénal L’Hebdo sur les questions pénales et criminologiques PARIS. Mardi 10 juin 2008. 9h30 - 13h. « La formation et la recherche sur les questions stratégiques (défense, sécurité, questions pénales et criminologiques) ». Débat public organisé, sous le haut patronage de Valérie Pécresse, ministre de la recherche et de l’enseignement supérieur, par le Centre d’histoire sociale du XXe siècle, Université Paris 1 (entrée libre). Voir programme infra. Appel de Bernard Bolze, au nom du collectif « Trop, c’est trop ». PRISONS. ETAT D’URGENCE. « Trop c’est trop » invite chacune et chacun à son effective présence, jeudi 12 juin, à 13h, place Vendôme à Paris pour exiger d’en finir avec la surpopulation carcérale. C’est l’heure et ne déléguons rien ! l’implication de tous est d’autant plus indispensable que nous sommes peu nombreux, animés par cette préoccupation. Trop c’est non, place Vendôme « Trop c’est trop », campagne pour le respect du numerus clausus en prison, convie à un rassemblement en noir, jeudi 12 juin à 13h, devant le ministère de la Justice, place Vendôme. Notre collectif dénoncera la surpopulation carcérale persistante et prendra symboliquement acte de l’annonce par Madame Dati, Garde des Sceaux, de la parution prochaine d’un décret devant organiser la possibilité pour chaque prévenu de disposer d’une cellule. Bernard Bolze - 2. - Les comptes du lundi. On nous apprend que le jury du prix de mai (2008) de « l’Inculture du chiffre » vient d’être décerné, à l’unanimité, à M. Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire qui a affirmé, dimanche soir, lors du grand Jury RTL-LCI-Le Figaro que, pour la première fois depuis une génération, le nombre des clandestins avait diminué en France. Le Ministre évalue cette baisse à 6 % sur les douze derniers mois. Selon lui, ils seraient actuellement entre 200 000 et 400 000 sur le territoire. Le jury du prix a souhaité qu’il soit évidemment partagé avec tous les médias - nous n’en connaissons pas le nombre - qui ont pu reproduire ces inepties statistiques sans broncher (1). En revanche, le Canard Enchaîné, daté du 4 juin, n’avait pas manqué de souligner « l’admirable et confondante précision » du pourcentage du ministre, dans un article intitulé « Pas d‘enfumage (des stat’) sans Hortefeux ». Le Canard rappelle qu’il y a 4 mois, dans un précédent interview au Figaro Magazine (19 janvier), M. Hortefeux se ventait déjà d’avoir fait baisser le nombre de clandestins de... 6 %. La session de juin (2008) du Prix de « l’Inculture du chiffre » est ouverte depuis quelques jours. On dit qu’il pourrait être attribué à Mme Rachida Dati pour cette déclaration faite à Paris Match (numéro 3081 du 5 au 11 juin 2008) et recueillie (fidèlement ?) par Elisabeth Carvet : « On m’avait prédit que le nombre de prisonniers allait exploser de 10 000. On en compte à peine 1% de plus ; cela parce que j’ai fait adopter l’aménagement des peines [sic] : on est à un taux record de 30 % sous forme de semi-liberté ou de liberté conditionnelle ». Est-il besoin d’insister ? Les lecteurs assidus d’ACP - d’hier et d’aujourd’hui apprécieront (2). Affaire à suivre. Mais revenons aux étrangers clandestins... Remarque 1. Dans un article publié en son temps dans La lettre blanche de Pénombre (11 novembre 1996), puis repris dans l’ouvrage Chiffres en Folie (La Découverte, 1996), nous notions déjà que, sur le plan épistémologique, l’exemple de la mesure du nombre de clandestins est très intéressant. C’est une population que l’on ne peut mesurer qu’en la faisant « disparaître ». En effet, chacun sait qu’il y a, a priori, une seule méthode pour compter les clandestins : il suffit de les régulariser tous. Serait-ce une bonne chose ? Nous nous sommes déjà exprimé dans ACP sur le sujet. Remarque 2. En relisant cet article de 1996, nous avons, peut-être, retrouvé la source que M. Hortefeux a oublié de citer quant aux [200 000 - 400 000]. C’est exactement la fourchette que donnait M. Lionel Jospin, alors premier secrétaire du Parti socialiste, au 20 heures de France 2, le dimanche 18 août 1996. A la même époque, les amis politiques de M. Hortefeux prétendaient, eux, qu’il y avait 800 000 clandestins (Le Figaro, du 9 mai 1996) et Robert Broussart, patron de la Direction du contrôle de l‘immigration et de la lutte contre l’emploi des clandestins (La Dicilec) en comptabilisait pour sa part seulement 180 000 (La Vie du 28 mars 1996). 12 ans plus tard, le débat continue. (1) Voir, par exemple, le gratuit Direct Matin, du 2 juin 2008, page 10. (2) Au besoin, relire, en regard des évolutions actuelles : Pierre V. Tournier, Loi pénitentiaire. Contexte et enjeux, Editions l’Harmattan, coll. Sciences criminelles - Controverses, janvier 2008, 114 pages. L’ouvrage avait été adressé en son temps à Madame Dati - 3. - Retour aux choses sérieuses. Violences sexuelles en France (suite) La semaine dernière, nous faisions allusion aux chiffres qui viennent d’être publiés par l’INED, en population générale, sur les violences sexuelles en France, dans le cadre de l’enquête Contexte de la sexualité en France (CSF), de 2006, et ce six ans après l’enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (Enveff) (1). Il s’agit d’une enquête téléphonique menée auprès d’un échantillon aléatoire de la population âgée de 18 à 69 ans (6 824 femmes et 5 540 hommes). Précisions 1/ Evidemment le doublement des déclarations ne concerne que les femmes. L’enquête « Enveff » de 2000 ne portant que sur les femmes, l’information sur les 5 % de déclarations des hommes est une première. 2/ Plus précisément, la comparaison 2000-2006 ne peut porter que sur les femmes de 20- 59 ans, seules interrogées lors de l’enquête Enveff. Pour les rapports forcés ou les tentatives de rapports forcés, les chiffres sont les suivants (en %) : 2000 (Enveff) 2006 (CSF) 2006 / 2000 L’affirmation selon laquelle l’augmentation des déclarations ne provient pas d’une fréquence accrue d’agressions, mais d’une plus grande propension à les déclarer » repose sur les considérations suivantes : « Cette augmentation [dans tous les groupes d’âges] ne peut être attribuée à la survenue de nouveaux épisodes de violence au cours des six années qui séparent les deux enquêtes, ces rapports forcés se produisant dans plus de 85 % avant l’âge de 25 ans. L’augmentation enregistrée entre 2000 et 2006 chez les femmes qui avaient 25-34 ans lors de l’enquête Enveff (+ 65 % de tentatives et + 148 % de rapports forcés) ne peuvent manifestement renvoyer à un accroissement de violences subies ces toutes dernières années ». 3/ On notera tout de même que l’accroissement le plus considérable concerne le groupe des « 20-24 ans » pour lequel le taux de déclaration passe de 7 % à 18 %. Sur quelle base affirmer ici que cette augmentation ne provient, en rien, d’une fréquence accrue d’agressions au cours des 25 premières années de la vie de ces femmes ? 4/ Si l’on revient au thème de la chronique de la semaine dernière, l’enquête ne dit donc, rien, en définitive, sur le fait de savoir si les crimes sexuels, commis aujourd’hui dans notre cher pays, sont en augmentation, stable ou en baisse. 5/ Reste que l’enquête de l’INED est des plus intéressantes et vous êtes invités à vous y reporter pour en savoir plus sur ce recul - indéniable, même s’il est difficilement mesurable - du silence sur certains types de violences ; voir, en particulier, l’évolution entre 2000 et 2006, en fonction de l’auteur de l’agression (conjoint-partenaire-ami, père-beau-père, homme de la parenté, autre personne connue, collègue, inconnu). ( 1) Nathalie Bajos, Michel Bozon et l’équipe CSF, « Les violences sexuelles en France : quand la parole se libère », Population & Sociétés, mai 2008, n°445, www.inef.fr *** LE KIOSQUE *** - 4. - François Dieu, Sociologie de la Gendarmerie, Editions L’Harmattan, Coll. Sécurité et Société, 2008, 230 pages. - Jean-Louis Loubert del Bayle, Police et politique, Editions L’Harmattan, Coll. Sécurité et Société, 2008, 320 pages. - Jean-Paul Jean, Le système pénal, La Découverte, Collection Repères, 2008, 122 pages. * Présentation de l’éditeur : « Du fait de l’importance politique du débat sur la sécurité et de l’attention portée aux victimes, la société demande désormais des comptes à la justice sur ses résultats et son efficacité, notamment face à la récidive. « Que fait la police ? » s’est transformé en : « que fait la justice ? ». * Jean-Paul Jean, magistrat, est avocat général près la cour d’appel de Paris et professeur associé à l’Université de Poitiers. Ses principales publications concernent le droit pénal, l’évaluation des systèmes judiciaires, l’histoire de la justice. Expert du Conseil de l’Europe, il a été membre de l’Inspection générale des services judiciaires, conseiller du ministre de la Justice, directeur de la Mission de recherche droit et justice. *** MESURES ET SANCTIONS PENALES *** - 5. - Nouveauté sur le site du Ministère de la Justice : les données nationales sur la population sous écrou au 1er mai 2008 n’ont pas été mises en ligne, à ce jour. Jusqu’en janvier 2007, ces statistiques étaient diffusées sur support papier (niveau national et niveau établissement). Puis elles ont été mises en ligne (niveau national seulement), avec des délais variables. Ces derniers temps, c’était autour du 20 du mois. D’après nos informations, il ne s’agirait pas d’un problème « technique » mais d’une décision « politique » de la Garde des Sceaux. Rappel /ACP n°91 du 26 mai 2008 Au 1er mai 2008, 67 338 personnes sont sous écrou (+ 3 973, en un an, soit + 6,3 %) soit : 17 339 prévenus détenus (- 2,9 %), 46 306 condamnés détenus (+ 8,1 %), 3 215 condamnés placés sous surveillance électronique (+ 44 %), 478 condamnés en placement à l’extérieur, sans hébergement pénitentiaire (+ 8,1 %). * Le nombre de personnes détenues est de 63 645 ( + 2 947 en un an, soit + 4,9 %). * Le nombre de détenus en surnombre (NDS) est, à cette date, de 14 124, soit 20,4 % de plus en un an. Quelques éléments de plus * La proportion de peines aménagées en milieu ouvert (24h / 24) parmi les condamnés sous écrou est de 7 %. Cet indicateur - essentiel - était de 6 % (mai 2007), lors de la nomination de Mme Dati comme Garde des Sceaux : soit 1 point de mieux. Si toutes les peines d’un an et moins étaient aménagées, la proportion ne serait pas de 7 % comme aujourd’hui mais d’environ 40 % ! - 6. - Structure pénale de la population sous écrou au 1er janvier 2008 (métropole). A. - Prévenus sous écrou : répartition selon la procédure au 1er janvier 2008 (France entière) Total 16 797 100,0 * Evolution des effectifs de prévenus : 1/1/2004 = 21 749 ; 1/1/2005 = 20 134 ; 1/1/2006 = 19 732 1/1/2007 = 18 483 ; 1/1/2008 = 16 797. B1. - Répartition des condamnés sous écrou selon la peine en cours d’exécution au 1er janvier 2008 (France entière) Total 47 201 100,0 * Evolution des effectifs de condamnés de moins d’un an : 1/1/2004 = 10 954 (29 % des condamnés) ; 1/1/2005 = 11 504 (29 %) ; 1/1/2006 = 12 146 ( 31 %) ; 1/1/2007 = 15 141 (36 %) ; 1/1/2008 = 17 371 (37 %). B2. - Répartition des condamnés sous écrou selon l’infraction au 1er janvier 2008 (France entière) Total 47 201 100,0 * Evolution des effectifs de condamnés pour violences volontaires : 1/1/2004 = 6 338 (16,9 % des condamnés) ; 1/1/2005 = 6 811 (17,4 %) ; 1/1/2006 = 7280 (18,3 %) ; 1/1/2007 =8 588 (20,5 %) ; 1/1/2008 = 10 396 ( 22,0 %). * Evolution des effectifs de condamnés pour viols et autres agressions sexuelles : 1/1/2004 = 8 239 (22,0 % des condamnés) ; 1/1/2005 = 8 670 (22,2 %) ; 1/1/2006 = 8 529 (21,4 %) ; 1/1/2007 = 8 268 (19,7 %) ; 1/1/2008 = 8 311 ( 17,6 %). C. - Entrées en détention en 2007 (France entière) Total : 90 270 : condamnés à moins d’un an : 29 846 (33 % des entrées) ; prévenus faisant l’objet d’une information : 28 644 (32 %) ; entrées dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate : 26 937 (30 %) ; autres condamnés : 4 843 (5%). Evolution des entrées de condamnés de moins d’un an : 2004 = 22 074 (26 %) ; 2005 = 20 536 (24 %) ; 2006 = 25 277 (29 %) ; 2007 = 29 846 (33 %). Evolution des entrées le cadre d’une procédure de comparution immédiate : 2004 = 27 755 ( 33 %) ; 2005 =29 951 (35 %) ; 2006 = 27 596 (32 %) ; 2007 = 26 937 (32 %). D. - Sorties de détention en 2007 (France entière). Total : 85 375. Depuis le 1er octobre 2007, l’administration pénitentiaire n’est plus en mesure de fournir la répartition des sorties selon le motif. Nous n’avons plus de données sur les levées d’écrou dans le cadre d’une libération conditionnelle. * Source : Statistiques trimestrielles de la population prise en charge en milieu fermé, situation au 1er janvier 2008 et flux de 2007, Direction de l’administration pénitentiaire, Bureau des études, de la prospective et des méthodes. *** CELA SE PASSE EN FRANCE *** - 7. - Le premier président de la cour de cassation, Vincent Lamanda, a remis hier au président de la République son rapport intitulé « Amoindrir les risques de récidive criminelle des condamnés dangereux ». Voici les 23 préconisations du rapport (d’après Le Monde) : 1 - Promouvoir la recherche et l’enseignement en criminologie. *** PARIS RIVE DROITE, RIVE GAUCHE *** - 8. - RAPPEL. PARIS. Mardi 10 juin 2008. 9h30 - 13h. « La formation et la recherche en matière stratégique (défense, sécurité, questions pénales et criminologiques) ». Débat public autour des recommandations de la mission « Bauer », organisé par le Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Axe « politiques pénales et pénitentiaires dans les sociétés contemporaines », Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Sous le haut patronage de Mme Valérie Pécresse, Ministre des Universités et de la Recherche. A l’initiative et sous la responsabilité de Pierre V. Tournier. - Lieu : Cité Saint-Martin, 4, rue de l’Arsenal, Paris IVe, salle Van Gogh - métro Bastille - - PROGRAMME - 9h30 - 10h : Introduction par M. Pierre V. Tournier, démographe, directeur de recherches au CNRS, Centre d‘histoire sociale du XXe siècle (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne). 10h - 11h : Thème 1. « La création d’un Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique (CSFRS) et la fusion INHES et IERSE d’une part et IHEDN et CHEAr d’autre part » (2). Le point de vue de M. Frédéric Ocqueteau, juriste et sociologue, directeur de recherches au CNRS, Centre d’études et de recherches de science administrative (CERSA), Université Paris 2 Panthéon Assas, membre du Conseil d’orientation de l’Observatoire national de la délinquance (OND), ancien responsable des études et de la recherche à l’IHESI. 11h15 - 12h : Thème 2. « Elargissement des compétences de l’INHES-IERSE aux questions pénales ou criminologiques ou création d’une entité propre consacrée à ces questions ? ». Le point du vue de Mme Nicole Maestracci, magistrate, présidente du TGI de Melun, présidente de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), ancienne présidente de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), ancienne directrice de la mission de recherche « Droit & Justice ». 12h - 12h45 : Thème 3. « Vers un Observatoire - interministériel - de la délinquance et des réponses pénales ? ». Le point de vue de M. Christian Mouhanna, sociologue, chargé de recherches au CNRS, CESDIP,, ancien responsable des études et des recherches à l’INHES. 12h45 - 13h. Conclusions. Participation au débat de Participation au débat de Mme Nicole Chaix, maître de conférences à l’Université Panthéon - Assas Paris 2, Directeur du Centre d’études sur la défense et ses retombées économiques (CEDRE), M. Philippe Combessie, professeur de sociologie à l’Université Paris 10 Nanterre, François Courtine, directeur de la recherche à l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP), François Dieu, politiste et sociologue, maître de conférences à l’IEP de Toulouse, M. Jean-Paul Karsenty, économiste et politiste au Centre Alexandre Koyré, centre de recherche en histoire des sciences et des techniques, M. Jean-Hugues Matelly, chercheur associé au CESDIP, M. Xavier Raufer, chargé de cours à l’Institut de criminologie de Paris 2 Panthéon Assas, Maître Daniel Soulez Larivière, avocat au Barreau de Paris. - 9. - PARIS. Mardi 10 juin 2008 17h - 19h, « La violence des mineurs à Rio de Janeiro : le rôle du fait divers dans la production de la culture de la peur », par Antoinette Kuijlaars, étudiante en master 2 de sciences sociales du politique de l’Institut d’études politiques de Strasbourg. * Discutante : Sophie Body Gendrot, docteur en sciences politiques. - Lieu : CHS XXe siècle, 9, rue Malher, Paris 4ème (bibliothèque, 6ème étage), métro Saint Paul. Il s’agit de la 10ème séance du séminaire de recherche « Enfermements, Justice et Libertés dans les sociétés contemporaines » du Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Université Paris 1), animé par Pierre V. Tournier. Argumentaire : Rio de Janeiro est souvent présentée comme une des villes les plus violentes du Brésil. L’enchaînement de différents faits violents, médiatisés de façon régulière, donne à la population brésilienne l’impression d’une « guerre sans fin » et nourrit le débat relatif au durcissement des règles pénales. C’est le cas de la mort d’un petit garçon survenue en mars 2007, dont l’étude du traitement médiatique permet d’élaborer un aperçu de l’ampleur de la « culture de la peur » au Brésil ainsi que de ses conséquences politiques et sociales : emballement médiatique fondé sur l’exacerbation de l’émotion, références idéologiques légitimant le durcissement des peines et délégitimation de l’Etat. *** RECHERCHE D’EMPLOI *** - 10. - Mathilde Marantz est à la recherche d’un emploi pour le mois de septembre. Etudiante en Master 2 « Théorie et pratique des droits de l’Homme » à l’Institut des Droits de l’Homme de l’Université catholique de Lyon (1), elle valide actuellement son diplôme par un stage de trois mois au Burkina Faso dans le cadre de l’Association « Prisonniers sans frontière » (Evaluation de projet). (1) Dominantes : Système de protection internationale des droits de l’Homme, Gestion de projets des ONG, Droit des réfugiés. * Contact : mathilde.marantz@gmail.com *** ATTENTION, VOUS ENTREZ DANS UN ESPACE « MILITANT » *** Avertissement. La rédaction d’ACP ne partage pas nécessairement le positionnement politique des personnes physiques ou morales citées dans ces rubriques « militantes ». Par la diffusion de ces informations, elle souhaite simplement favoriser le débat d’idées dans le champ pénal, au delà des travaux scientifiques que cette lettre hebdomadaire a vocation à faire connaître. *** MILITANCES - MOBILISATION *** - 11. - « Surpopulation des prisons. Une honte pour l’Europe ? » Le club « Des Maintenant en Europe » organisera une réunion de presse, le mardi 1er juillet 2008 à 11h, au siège de la FARAPEJ, 68, rue de la Folie Régnault, Paris 11ème, salle « Ange Legeard » à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne. Cette initiative a déjà reçu le soutien de Bernard Bolze, animateur de la campagne « Trop c’est trop » pour le respect du numerus clausus en prison [« pour une place, pas plus d’une personne détenue »]. Si l’évolution actuelle se poursuit, la population sous écrou (France entière) pourrait dépasser, à cette date, le chiffre record de 68 000 personnes, dont au moins 64 000 en détention. Le nombre de détenus en surnombre pourrait être de 14 500. - D’ici là, Président de la République aura-t-il enfin nommé un contrôleur général des lieux de privation de liberté (loi du 30 octobre 2007). Le Gouvernement lui aura-t-il donné les moyens de sa mission ? - Le Gouvernement aura-t-il renoncé à faire appliquer le principe de l’encellulement individuel des prévenus, prévu à compter du 15 juin 2008 (Loi du 12 juin 2003) ? - Aura-t-il renoncé à faire voter une loi pénitentiaire ambitieuse, après un véritable débat public que l’on attend toujours ? - Aura-t-il renoncé à faire respecter la plupart des règles pénitentiaires européennes adoptées, par le Conseil de l’Europe (recommandation du 11 janvier 2006) ? Resterons-nous passifs devant cette avalanche de renoncements, au risque de faire des prisons françaises, de la condition des personnes détenues, mais aussi de la situation des personnels pénitentiaires, la honte de l’Union européenne ? * Contact : pierre-victor.tournier@wanadoo.fr *** MILITANCES - DÉBATS *** - 12. - Les Verts ne sont plus membres du Collectif « Octobre 2001 » Les Verts annoncent leur retrait du Collectif Octobre 2001 au sein duquel ils souhaitaient contribuer à la question centrale "Comment sanctionner le crime dans le respect des droits de l’Homme ?" à l’origine de la création de ce collectif. Le principe de recherche de consensus sur les positions ou orientations prises, et qui était en œuvre depuis des années, s’est altéré au point de ne plus assurer la garantie de position commune entre les quelques 18 organisations qui en ont été membres. Diverses organisations se sont mises explicitement, ou de fait, en retrait, d’autres ont déjà quitté le collectif, y compris parmi les membres initiateurs. Nous continuerons à travailler avec la grande majorité de ces organisations au sein d’autres collectifs ou plus conjointement, bien évidemment. Laurent Leriche * Voir ACP N°87-88 du 5 mai 2008 concernant la prise de position de 8 organisations réclamant la création d’un libération conditionnelle d’office pour tous les condamnés entre la ½ peine et les 2/3 de la peine (ce sytème impliquant l’abolition de la réclusion criminelle à perpétuité et des périodes de sûreté). C’est à la suite de cette prise de position que le club social-démocrate DES Maintenant en Europe a quitté le Collectif. - 13. - PARIS. Vendredi 20 juin 2008. 18h45. « Rétention de sûreté et droits de l’homme : la non rétroactivité des lois face aux droits des victimes ». Colloque organisé par l’association « Droit et Démocratie », avec Jacques Ribs, Robert Badinter, Denis Salas, Frédéric Rolin, Jean-François Chassaing, Alain Cugno et Serge Portelli. - Lieu : Maison du Barreau, 4, rue de Harlay (Place Dauphine), Paris 1er . - 14. - Alterpolice. Un lecteur policier et syndicaliste nous informe de la création d’un blog créé par l’un de ses camarades, gardien de la paix à la Préfecture de police de Paris : http://www.alterpolice.blogspot.com *** LE GAUCHISME PÉNAL ... DANS LE TEXTE *** - 15.- Du coté des abolitionnistes ...de la police. « Au risque de passer pour des débiles profonds [sic], faisons un rêve. Et si le policier protégeait le faible contre le fort, le pauvre contre le riche, l’exploité contre l’exploiteur, les militants des Droits de l’Homme contre les tenants du pouvoir fort ? Comment réagirait le monde policier si on lui expliquait que la démocratie est bien plus menacée par ces forces de l’ordre trop nombreuses que par la “racaille” que Nicolas Sarkozy prévoyait d’envoyer en prison dès l’âge de dix ans ? De telles fictions ne peuvent que faire rire ceux qui ont la lourde tâche de nous surveiller au quotidien pour nous indiquer inlassablement le droit chemin. Celui que nous n’aurions jamais dû quitter... Et pourtant, il reste toujours des insoumis qui refusent certaines formes d’autorité, avec cette certitude chevillée au corps que la société peut vivre paisiblement sans police. Peut-être n’est-ce là qu’une utopie, mais comment vivre sans utopie ? Articulé en 5 chapitres : - La morphologie du policier - La brutalité ordinaire - La personnalité du policier - La représentation du policier - Un avenir bleu marine Maurice Rajsfus, de très méchante humeur, dresse le portrait au vitriol de la police d’une République qui s’est dotée en 2007 d’un ministère de l’Identité nationale. Il a dédié son pamphlet à l’homme de Néanderthal. Maurice Rajsfus a 14 ans en 1942 lorsque ses parents, arrêtés par des policiers français lors de la rafle du Vel’ d’hiv, sont déportés a Auschwitz, d’où ils ne reviendront pas. Il a écrit une vingtaine d’ouvrages sur la police française, notamment pendant l’Occupation. *** DANS LA CITÉ *** - 16. - « Pauvreté de la lutte » par Olivier Ferrand, Président de Terra Nova La lutte contre la pauvreté n’était pas une priorité affichée par le candidat Sarkozy. Mais avec la nomination de Martin Hirsch comme Haut-Commissaire aux solidarités actives, Nicolas Sarkozy réussissait une des plus fameuses prises de guerre de sa politique d’« ouverture » et pouvait donner le change : non, le gouvernement ne se contentait pas de faire des cadeaux fiscaux somptuaires aux plus aisés, il allait aussi s’intéresser aux démunis. Avec un mot d’ordre en ligne avec sa politique : la lutte contre la pauvreté passe par l’insertion professionnelle - par le travail, et pas par l’assistanat. * Contact : www.tnova.fr *** FROM CENTRE FOR PRISON STUDIES, LONDON *** - 17. - Information from Helen Fair, Research Associate, International Centre for Prison Studies, School of Law King’s College London. ’Prison conditions in Malawi degrading’ - Amnesty Work at training jail criticised Brown toughens controls on knives * Arpenter le Champ Pénal. Directeur de la publication : Pierre V. Tournier, directeur de recherches au CNRS, Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne). pierre-victor.tournier@wanadoo.fr |