Publié le mardi 15 avril 2008 | http://prison.rezo.net/maison-d-arret-de-nanterre,11033/ La section française de l’OIP informe des faits suivants : Maintenu au quartier disciplinaire en dépit de troubles psychiatriques importants, P.A, un jeune polonais de 23 ans, s’est pendu dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 mars à la maison d’arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine). P.A avait été placé au quartier disciplinaire, trois semaines auparavant, suite à l’agression d’une surveillante. Il avait déjà tenté de mettre fin à ses jours durant sa détention, mais les médecins ne s’étaient pas opposés à son placement en cellule disciplinaire et n’avaient pas diagnostiqué de problème particulier lors de l’exécution de la sanction jusqu’au mardi précédant le suicide. Ce jour-là, une maladie psychiatrique grave pouvant déboucher sur une procédure d’hospitalisation d’office a été décelée chez P.A. Cependant, le diagnostic étant, selon le service médical, rendu « particulièrement difficile, voire impossible » par le fait que le jeune homme ne parlait pas français et seulement un peu anglais, les médecins ont préféré attendre que celui-ci soit confirmé lors d’un second entretien en présence d’un interprète fixé au jeudi. En attendant, malgré son état, le jeune homme a été laissé au quartier disciplinaire. Interrogé par l’OIP sur la raison de ce maintien, le directeur de l’établissement reconnaît que « le risque de retournement de sa violence contre lui n’a peut-être pas été suffisamment pris en compte », mais que « si même lui directeur avait reçu des avis lui conseillant de le faire sortir, il n’aurait peut-être pas pris cette décision car le jeune homme « était jugé dangereux » et que « priorité devait être donnée à l’intégrité physique [du] personnel ». « Le risque s’il sortait était la violence sur agent » et « on n’avait pas les moyens d’y faire face », explique la direction. Celle-ci justifie également sa décision par le fait que le quartier disciplinaire est le lieu où P.A pouvait être le plus surveillé. L’OIP rappelle :
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