Publié le vendredi 28 novembre 2003 | http://prison.rezo.net/moulins-yzeure-les-lecons-d-une/ Jean-Marc Ducos - Le Parisien, jeudi 27 novembre 2003 L’OBSERVATOIRE international des prisons (OIP) a dénoncé hier une « spirale infernale » après l’annonce par l’administration pénitentiaire que le plan de fermeture des portes des maisons centrales serait prochainement achevé. Jusqu’à une période récente, les portes des cellules pouvaient rester ouvertes entre 17 et 19 heures dans ce type d’établissement afin de permettre aux détenus purgeant de longues peines d’avoir un semblant de vie sociale à l’intérieur des établissements. Il s’agissait d’une simple tolérance. Cette annonce a été faite mardi par le directeur de l’administration pénitentiaire, Didier Lallement, à la suite de la prise d’otages, lundi, de gardiens à la centrale de Moulins (Allier). Ce plan avait été mis en place par la Chancellerie en février dernier après des incidents dans les prisons. L’annonce de « la suppression de cette libéralité, qui était un élément de vie sociale permettant aux détenus de se retrouver et de leur éviter d’être seuls dans leur cellule face à eux-mêmes, est symptomatique de la politique pénitentiaire du gouvernement, qui propose une mesure d’urgence à chaque fois qu’il y a un incident », a dénoncé un représentant de l’OIP, François Carlier. Mais selon l’administration pénitentiaire, ce coup de tension à la centrale de Moulins trouverait son origine dans une rupture sentimentale qu’aurait mal supporté l’un des deux meneurs, André Allaix. La France compte une dizaine de centrales dont cinq à sécurité renforcée : Lannemezan (Hautes-Pyrénées), Clairvaux (Aube), Arles (Bouches-du-Rhône), Saint-Maur (Indre) et Moulins-Yzeure. La fermeture des portes des cellules dans la journée doit encore être mise en oeuvre à Saint-Maur et à Arles. Elle avait commencé par Moulins-Yzeure en avril. |