Publié le mercredi 3 mars 2004 | http://prison.rezo.net/pourquoi-le-gmp-cree-en-1973/ Le Groupe Multiprofessionnel des Prisons de Paris a été créé pour lutter contre le secret, l’arbitraire, et le rôle pathogène de la prison. Il est constitué de travailleurs de la justice pénale, dont la fonction s’exerce avant, pendant et après la prison. Ils se sont réunis pour essayer de décloisonner le système. Leur moyen d’intervention, c’est d’informer. Thème principal : les inégalités entre les détenus Les inégalités entre les détenus : le libéralisme sauvage, les inégalités de fric disponible, les inégalités d’accès à la cantine, les inégalités dans les vêtements. Que penser, que faire ? Mutualiser pour partie les ressources des détenus, rétablir l’uniforme égalitaire, quels principes affirmer ? MARDI 3 février 2004 (en face de l’Hôtel Lutétia ; Métro Sèvres Babylone et Saint Placide) Les portes d’entrée sont fermées un peu après 20h (pendant environ une heure) Merci de bien vouloir diffuser cette invitation, autour de vous Pour le G.M.P, Antoine Lazarus Pour mémoire, les prochaines réunions du GMP en 2004 Thèmes de réunions actuellement prévues : Pourquoi encore le GMP ? En janvier 1975 imprimé par la CIMADE le premier bulletin du GMP choisi sa maxime emblématique : Il y a des circonstances où l’obligation de réserve se confond avec la complicité. Dans l’éditorial du N° Oo en janvier 1975 on peut lire Habitude séculaire de se taire, ce silence non inscrit dans les textes de la loi est devenu un formidable moyen de coercition. Il n’est pas de révolte individuelle, comme le suicide, ou de révoltes de groupes, comme les émeutes que nous voyons grandir d’années en années qui n’aient le silence obstiné, parfois stupide comme toile de fond. Le silence entre les détenus et le monde extérieur commence à se déchirer ; les journaux, la radio, la télévision se mettent à entrer dans certaines prisons ; grâce aux comités de prisonniers, les détenus trouvent la parole devant le monde extérieur. Le GMP, conjointement avec le Mouvement d’Action Judicaire et le Syndicat de la Magistrature a soutenu une manifestation de solidarité organisée le 11.2.75 par le Comité d’Action des Prisonniers et différents groupes. ? Nous avons pu expliquer à plusieurs journalistes nos inquiétudes pour l’avenir à court terme. La désillusion, la déception, ainsi que l’intolérance croissante aux anomalies du système, créent à nouveau une situation très nerveuse et tendue dans de nombreux établissements. Le GMP se réunit environ 11 fois par ans depuis 1973. Le premier mardi de chaque mois de 19 à 22h, sauf au mois d’août. Depuis 1975, à la demande de Michel Foucault la Maison des Sciences de l’Homme, 52 bd Raspail à Paris, nous accueille et nous considère comme le groupe régulier le plus ancien. Aujourd’hui vous recevez cette invitation par courrier électronique. Jamais nous ne l’avions fait. Les invitations à nos réunion par les voies traditionnelles du papier, dans l’enveloppe affranchie étaient bien rares et adressées seulement aux personnes venues un jour aux réunions. Réunions que nous avons toujours considérées comme publiques, c’est-à-dire ouvertes à tous ceux qui souhaitent y venir pour se taire ou y parler et être associés ce jour là à toute décision d’orientation, d’action qui se déciderait. 2003, bientôt 2004 Aujourd’hui. Rien n’a bougé dans l’organisation des dispositifs. La nouvelle loi, qui pourtant était bien modeste dans son ambition et ne visait que l’amélioration de la structure prison, n’a pas vu le jour. Les choix des politiques publiques ont massifié les condamnations à l’incarcération faisant augmenter jusqu’à des chiffres jamais atteints le nombre des personnes détenues, (sans compter le nombre encore plus grand de celles qui à l’extérieur sont aussi sous main de justice). Enfermement en prison de malades mentaux dans une idéologie de la responsabilisation de tous, nombre de suicides inégalés, inégalités choquantes des ressources entre les riches détenus et la paupérisation croissante des autres notamment des étrangers en situation irrégulière. Incertitude sur les mandats professionnels, etc... C’est pour cela que nous avons décidé de refaire connaître le GMP, d’inviter largement à ses réunions et de vous proposer de venir réfléchir et débattre. Cela peut mobiliser et soutenir chacun, ensuite, dans son secteur, son espace de responsabilité et d’opinion à agir mieux et plus efficacement pour ne pas laisser dominer la thèse trop simpliste de l’emprisonnement comme remède-miracle aux problèmes de délinquance, de malaise à dire l’autorité et à rendre la justice Groupe multiprofessionnel des prisons |