Publié le samedi 20 mars 2004 | http://prison.rezo.net/liberte-provisoire-pour-philippe/ Philippe GUERIN Madame, Monsieur, Je me permets de m’adresser à votre association afin de comprendre et de savoir pourquoi mon frère PHILIPPE GUERIN a été mis en détention à la maison d’arrêt de BOIS D’ARCY le 6 mars dernier et dans quelles conditions il a été détenu. Afin de vous situer je vais essayer de vous faire un récit d’après les dires de son avocate commis d’office et le peu d’informations que nous avons réussi à obtenir : Philippe a été mis en garde à vue les lundi 1er mars et mardi 2 mars derniers sur dénonciation de Monsieur X. Sur ces dires philippe a été rappelé par la gendarmerie de Châteaudun (28-Eure-et-Loir) et mis en garde à vue le vendredi 5 mars pour finalement être incarcéré le samedi 6 mars à la maison d’arrêt de Bois d’Arcy (78’Yvelines) Ce qu’il faut tout de même savoir c’est que Philippe a un témoin Mademoiselle B qui est prête à témoigner et dire que Philippe était bien avec elle le soir de l’agression. Le samedi 6 mars maman a été prévenu de la détention de Philippe et a bien précisé à son avocate qu’il ne supporterait pas d’être enfermé sachant qu’il aurait peur et qu’il était dépressif. Il était d’ailleurs suivi par un médecin pour sa dépression. Etant homosexuel il a été isolé. Il avait terriblement peur d’être violé ou d’être maltraité par les co-détenus. Apparemment le ménage des cellules n’est pas assuré et il appartient à chaque détenu de nettoyer sa cellule. Philippe a acheté de l’eau de javel pour faire l’entretien de sa cellule. Le lundi 8 mars vers 16h, maman reçoit un appel du directeur de la maison d’arrêt de Bois d’arcy pour dire que Philippe avait fait une tentative de suicide par pendaison le dimanche matin très tôt et qu’il était au service réanimation de l’hôpital Mignot de Versailles dans un état très critique et qu’il avait laissé 2 lettres dont une adressée à maman. Ce qu’il faut noter et qui est très étrange, c’est que d’une part, Philippe aurait fait cette TS très tôt le dimanche 7 mars au matin (peut-être 6h ou 7 h) et il n’a été emmené à l’hôpital que vers 15h. D’autre part, ma sœur s’est présentée le dimanche matin à la maison d’arrêt pour lui apporter des vêtements propres et on l’a refoulée en lui disant de revenir jeudi ! Sachant que Philippe au même moment était certainement à l’agonie... Le mardi 9 mars nous sommes allés à l’hôpital Mignot de Versailles mais nous avons été accueillis par une policière dans la salle d’attente. Aujourd’hui nous n’avons pas plus d’informations, l’avocate n’a pas accès au dossier et nous n’avons toujours pas eu les lettres qu’il a laissées. Ma famille et moi-même se sentons désemparés et si petits face à l’administration juridique et policière. Pourriez-vous, peut-être, obtenir des informations sur son suicide ? Sur ses conditions de détentions ? Nous ne voudrions pas que Philippe parte sans être innocenté, parce que s’il venait à décéder, l’affaire s’arrêterait et nous nous retrouverions sans Philippe et il pourrait être accusé de faits qu’il n’a pas commis et mourir en étant sali et sans qu’il y ait eu justice ! Merci de faire en sorte que cela ne puisse pas se reproduire pour d’autres personnes... Fanny Philippe est décédé quelques semaines plus tard. |