Publié le dimanche 3 septembre 2006 | http://prison.rezo.net/2005-jericho-no191-septembre/ « L’ANVP entre de plein pied dans le XXIe siècle et compte bien réaffirmer, avec plus de vigueur encore, ses engagements envers les personnes incarcérées. » Edito L’opinion publique, qui serait largement favorable à une politique plus répressive, est souvent invoquée pour justifier toujours plus de sévérité dans les jugements, et toujours plus de prudence quant à l’aménagement des peines des personnes condamnées. Les tenants d’une politique « sécuritaire » croient s’appuyer sur cette opinion publique pour intimider ceux qui ne partagent pas leurs thèses. Qu’en est-il ? Les travaux de chercheurs, ceux notamment de Pierre-Victor Tournier tels qu’ils sont présentés dans ce numéro de « Jéricho », indiquent que la récidive est d’autant plus élevée que la détention a été peu « accompagnée ». Visiteurs de prison, nous avons le regard de « terrain », et nous constatons une grande diversité de situations ; il me semble cependant que l’on peut plutôt confirmer les travaux des chercheurs. En particulier, suivant la réponse aux questions suivantes : Nous constatons que la récidive n’est pas la même. Trop souvent, avec une tristesse un peu lasse, nous retrouvons en détention des visages déjà connus quelques mois ou quelques années auparavant. Comment ? Malgré le contexte budgétaire général, quelques efforts sont d’ailleurs faits : ainsi les personnels des SPIP augmentent régulièrement ; mais le nombre de personnes détenues croît au moins au même rythme. Très souhaitable, la hausse des crédits ne pourra donc sans doute pas suivre sur la durée le rythme actuel de hausse du nombre de personnes détenues.Or les discours sécuritaires influencent l’opinion publique (donc les jurés, les médias...) et les juges, dans le sens d’un allongement de la durée de détention. Comme l’accompagnement risque fort de ne pouvoir suivre, les discours sécuritaires sont responsables de détentions plus nombreuses, plus longues et moins accompagnées ; et donc de risques de récidive accrus. Ils vont à l’encontre de la sécurité et de l’intérêt général. Cela, l’ANVP, à partir de ses valeurs et de ses constats, avec ses moyens, et sans parti pris partisan, peut et doit le dire. Engagée dans une démarche interne et participative de « projet associatif », l’ANVP réfléchit, dans ce cadre, aux conditions et modalités de sa participation au débat public. Comme on est plus forts et mieux écoutés à plusieurs, l’ANVP travaille aussi en lien avec d’autres associations de sensibilité proche, entre autres au sein du Groupe National de Concertation Prison. La Journée Nationale Prison, le 26 novembre prochain et les jours voisins, sera aussi l’occasion d’un travail en commun auprès de l’opinion publique, partout où cela sera possible. Soyons donc constructifs et résolus ! Raphaël Bonte Congrès National 2005 de l’ANVP près de Lyon Lire aussi les autres dossiers de ce journal :
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