Dormir au sol : un juge californien estime qu’il s’agit d’une sanction cruelle
Le juge Dean Pregerson du District central de California a donné raison à des milliers de détenus qui poursuivaient l’administration pénitentiaire de Los Angeles en raison du surpeuplement des prisons. Il a été saisi dans une action en nom collectif de prisonniers et il a estimé que les responsables de l’administration locale leur faisaient subir des “sanctions cruelles et non usuelles” en les obligeant à dormir à même le sol, faute de lits.
Cette décision constitue une étape clé pour les plaignants. L’avocat Stephen Yagman a signalé que les détenus devront prouver qu’ils méritent une compensation pour avoir dormi au sol. Il a qualifié le jugement de « extraordinaire » et du « jamais vu ». Selon les documents, la requête vise les détenus qui ont été forcés à dormir au sol dans la période du Décembre 2000 au Mai 2005. Les registres montrent que pendant une période quatre mois en 2005 il y a eu plus de 24.000 détenus qui dormaient au sol. Le nombre pourrait arriver à 50.000.
Un détenu, Eric. L. Gipson, a témoigné qu’il était le sixième homme dans une cellule sale et nauséabonde prévu pour cinq personnes et qu’il était forcé à dormir au-dessous d’un lit superposé. Il signalait que dans cette situation « il pensait à blesser les autres détenus... qu’il était plus grand que certains d’eux, qu’il pouvait enlever l’un d’entre eux du lit et lui forcer à rester dans son matelas... Pour quoi dois-je supporter ceci ? » Il a ensuite expliqué qu’il a eu de souffrances au dos du fait de dormir au sol et qu’il a vu de rats et de cafards de façon quotidienne. Enfin, il a indiqué que en raison des conditions de la cellule (humidité) il a été atteint d’une maladie et des infections.
Le porte-parole du bureau du shérif du comté gérant les prisons, Steve Whitmore, a affirmé que la pratique consistant à faire dormir les détenus sur le sol n’avait “plus cours”, et que “cela a été le cas depuis un bout de temps”. En sa défense, l’administration pénitentiaire a signalé que les détenus forcés à dormir au sol se sont vous octroyer un matelas.
Mais dans sa décision, le juge Pregerson a suggéré que la pratique continuait aujourd’hui dans la prison en signalant que les registres internes de l’établissement montraient qu’il existe environ 700 cas de personnes qui dormaient au sol en février 2006.
Le juge a signalé que les prisons « ne doivent pas priver les personnes à sa charge du d’une place nécessaire pour dormir - un lit ; et que comme l’utilisation des vêtements, dormir dans un lit constitue un signe d’humanité. Il a demandé aux parties de comparaître devant lui pour fixer la date du procès.
La Californie connaît l’une des pires situations de surpeuplement dans les prisons aux Etats-Unis, avec environ 170 000 détenus pour 100000 places.
* Communiqué par : Alberto Manuel Poletti Adorno alberto_poletti@hotmail.com