Conclusion
Les actions présentées ci-dessus ne couvrent pas tous les aspects d’une campagne de ratification et de mise en oeuvre mais correspondent à celles qui méritent une attention particulière. Quelques-unes intéresseront certaines institutions, d’autres séduiront des organes dotés d’une autre fonction. Le plus important étant que tous les efforts consentis soient coordonnés par les différentes organisations engagées dans la campagne de ratification et de mise en œuvre afin d’accroître l’impact des actions menées sur les plans régional, national et international.
L’approche coordonnée et l’optimisation de l’usage des ressources disponibles impliqueront des alliances stratégiques embrassant les différents secteurs et régions. Comme dit, les gouvernements sont les seuls à être officiellement appelés à signer, ratifier et mettre en œuvre le Protocole facultatif à la Convention contre la torture. Nonobstant, l’expérience des précédentes campagnes de ratification d’instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme a montré qu’il est plus efficace que les Etats agissent en consultation avec des ONG. Afin que le Protocole facultatif ne soit pas réduit à une simple formalité vide de sens, il faut qu’il émerge d’un engagement global pris non seulement par l’Etat, mais aussi par les acteurs nationaux, le mouvement des droits de l’homme et la société civile dans son ensemble.
Une étroite collaboration entre les ONG engagées dans la prévention de la torture et l’ensemble du mouvement des droits de l’homme semble particulièrement souhaitable. Dans certains pays, ce n’est que par le biais d’une pression combinée et minutieusement coordonnée par les ONG nationales et internationales que la balance penchera pour la ratification et la mise en œuvre.
Une stratégie globale telle que décrite ci-dessus ne devrait pas seulement accélérer le processus de ratification et de mise en œuvre, mais aussi fournir des idées nouvelles afin d’améliorer la mise en œuvre des mécanismes nationaux et internationaux. Cela devrait garantir que tous les acteurs engagés dans la défense des droits de l’homme, surtout celle des droits des personnes privées de liberté, considèrent ces mécanismes comme des outils utiles, à la création et conception desquels ils ont contribué des le départ.