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  • 0 Avant-propos

    25 novembre 2004

  • Pourquoi la sociologie française ne s’est-elle guere interessée à la question des relations familiales des personnes incarcérées ? Gwénola Ricordeau Une question sociologique auparavant délaissée peut avoir de « bonnes raisons » de l’avoir toujours été. Il convient donc d’explorer, devant ce terrain encore vierge, les « bonnes raisons » de nos prédécesseurs de ne s’y être jamais risqué. Plus précisément, saisir comment nous est apparue cette question implique de comprendre à la fois les conditions d’émergence (...)
  • 6 Conclusion

    1er décembre 2004

  • On évoquera en guise de conclusion deux situations antagoniques : des formes traditionnelles de justice qui perdurent aujourd’hui et, à l’inverse, des conditions carcérales extrêmement rigoureuses, qu’elles soient répandues, comme les modes d’isolement dans les régimes occidentaux, ou plus exceptionnelles, comme les camps de prisonniers (camps nazis, goulags soviétiques, laogaï chinois). Dans ce dernier cas, le but est précisément d’exclure les relations familiales. L’incarcération à vaste échelle (...)
  • 2 Quelques « mauvaises raisons » d’ignorer la question...

    27 novembre 2004

  • Parallèlement à cette perspective historique qui nous a permis de comprendre une occultation datée du sujet, nous souhaiterions dégager quelques raisons, beaucoup moins légitimes, pour lesquelles le sujet semble avoir peu intéressé les sociologues français. Nous renverrons ici à des représentations sociales de la délinquance - et notamment du rapport des femmes à celle-ci - et à un tabou qui pèse sur les questions sexuelles. 1. Les femmes de voyou : stéréotypes et réalités. S’il faut un indice de (...)
  • 1 Une question inconcevable ?

    26 novembre 2004

  • Tout d’abord, l’occultation de la question s’explique historiquement. Jusqu’à la Révolution Française, la prison ne servait que pour détenir provisoirement les gens en attente d’une condamnation. Sous sa forme punitive, la prison date de 1789. Nous verrons comment les régimes carcéraux successifs - des formes punitives de l’Ancien Régime à la prison réformatrice du XIXème siècle - se sont accommodés de la question des relations familiales des personnes incarcérées. 1. L’Ancien Régime et la « prison (...)
  • Sommaire

    2 décembre 2004

  • Avant propos Une question inconcevable ? 1. L’Ancien Régime et la « prison libertine ». 2. Le problème de la sexualité : choisir entre deux maux. 3. De« l’hygiénisme philanthropique » au projet de rééducation. Quelques « mauvaises raisons » d’ignorer la question... 1. Les femmes de voyou : stéréotypes et réalités. 2. Questions de légitimité et de crédibilité. 3. Le tabou de la sexualité. Comment les « bonnes raisons » sont apparues en Amérique du Nord... 1. Des (...)
  • 3 Comment les « bonnes raisons » sont apparues en Amérique du Nord...

    28 novembre 2004

  • Si la littérature sur la famille comme foyer d’éclosion de la délinquance est abondante, il existe peu d’études sur les liens familiaux après l’incarcération en France. Ils sont par contre nombreux outre Atlantique. On peut considérer que la question a été posée en Amérique du Nord de trois façons successives : en termes de crise familiale, puis de « prisonization » (qui renvoie à la question de la socialisation carcérale), et enfin, compte tenu des problèmes liés à la récidive, en termes de réintégration (...)
  • 4 Le regard français sur la prison : travaux académiques et enjeux politiques.

    29 novembre 2004

  • Faire un panorama des travaux réalisés sur la prison nécessite d’abord une prise de distance avec la récente vague médiatique. Postérieurement au livre du médecin-chef de la Prison de la Santé, V. Vasseur - qui a d’ailleurs fait des émules au sein même de sa profession - et aux deux rapports parlementaires, on a assisté à un vrai déferlement de livres : des témoignages aux travaux universitaires[[CASSAN (Francine), TOULEMON (Laurent), KENSEY (Annie), « L’Histoire familiale des hommes détenus », INSEE (...)
  • 5 Les « bonnes raisons » d’étudier la question des relations familiales des personnes incarcérées

    30 novembre 2004

  • Oublions immédiatement une mauvaise raison de s’intéresser au sujet des relations familiales des personnes incarcérées que serait la volonté de multiplier les terrains nouveaux et non significatifs. En revanche, la question semble pertinente car elle apporte un nouveau regard autant au niveau méthodologique qu’au regard de certaines notions sociologiques. Elle servira également à préciser l’analyse du système carcéral. 1. Le niveau méthodologique. Au niveau méthodologique, l’exploration des (...)